Alors que le nouveau coronavirus continue de se répandre à travers le monde, les autorités de santé publique canadiennes se préparent à « toute éventualité ». Au Québec, le risque de contamination demeure faible malgré qu’une passagère d’un vol d’Air Canada, atteinte du virus, eut fait escale à Montréal le 14 février.

En conférence de presse ce matin, l’administratrice en chef de la santé publique canadienne, Dre Theresa Tam, a rappelé que le virus se transmet maintenant à l’échelle communautaire dans différents pays, dont l’Italie, l’Iran et la Corée du Sud.  

« Ces signes sont inquiétants », selon la Dre Tam, qui explique que la fenêtre de confinement du virus « se referme ». « Nous ne connaissons pas exactement la trajectoire que prendra le virus », mentionne la Dre Tam. Celle-ci assure que les autorités canadiennes se préparent et sont prêtes à faire face à « toute éventualité ».

Le directeur national de la santé publique au Québec, Horacio Arruda, s’est aussi adressé aux médias lundi. Il a rappelé qu’aucun cas du COVID-19 n’a encore été déclaré en sol québécois et que le risque de contamination demeure faible.

M. Arruda a dit travailler en collaboration avec les autorités de la Colombie-Britannique pour retracer les individus qui ont voyagé avec cette dernière passagère, provenant d’Iran et atteinte du coronavirus, qui a fait escale à Montréal avant de se rendre à Vancouver. Le cas a été rendu public dimanche.  

« En faisant l’enquête épidémiologique, on a retracé l’histoire de la dame, le début de ses symptômes, les vols qu’elle a pris et comme c’est appliqué dans les différents protocoles de santé publique, on a fait une analyse des contacts étroits […] On a reçu la liste de la compagnie aérienne et on est en train de contacter les gens », a-t-il expliqué.

« Je vous rappelle que c’est une maladie qui se transmet par gouttelettes, et même dans des cas de maladie aérienne comme la tuberculose, on ne teste que certaines rangées en avant et derrière [du siège de la passagère]. Même si la probabilité est faible, on suggère à ces gens un isolement volontaire et de passer des tests », a ajouté M. Arruda. Les autorités feront aussi le suivi avec eux pour faire le point sur leur état de santé à différents moments.

Malgré la propagation rapide de la maladie à travers le monde, M. Arruda estime que la situation n’a pas évolué au Québec.

Du côté d’Ottawa, le sous-administrateur en chef de la santé publique, le Dr Howard Njoo, affirme que le Canada se prépare à ne plus prévenir la propagation du virus, mais à « le contenir ». Un plan en cas de pandémie est en place et est en train d’être peaufiné. Les centres de dépistage se préparent entre autres à traiter un plus grand nombre de cas.

L’Organisation mondiale de la Santé n’a pas encore déclaré l’état de pandémie pour le nouveau coronavirus (COVID-19). « Plusieurs facteurs doivent être analysés », a expliqué la Dre Tam, dont le nombre de régions touchées à travers le monde et la sévérité des cas.

La Dre Tam a dit ne pas pouvoir prévoir « ce qui sera annoncé ». « Mais peu importe, on veut retarder les impacts sur la communauté et se préparer », dit-elle.

Question sur la passagère infectée

À Ottawa, plusieurs questions ont été posées à la Dre Tam et au Dr Njoo sur cette passagère atteinte du virus et qui a fait escale à Montréal.  

Très peu de détails ont été donnés. La passagère a quitté l’Iran pour joindre la Turquie. Elle a pris un vol reliant Istanbul à Montréal. Puis a voyagé jusqu’à Vancouver. Ce n’est que jeudi dernier, le 20  février, que les autorités de santé publique canadienne ont été informées de ce cas. La Turquie et l’Iran ont été informés de la situation. L’équipage des vols et les passagers s’étant trouvés à proximité n’ont pas encore été mis en quarantaine.

Le Dr Njoo explique que les autorités de santé publique provinciales étaient en train de retracer les passagers et les membres d’équipage s’étant retrouvés à environ deux mètres autour de la passagère. L’enquête permettra de déterminer ce qu’a fait la passagère durant le vol et de déterminer ensuite quelles personnes devront être contactées. « Si la personne est restée assise, ce n’est pas le même niveau de risque que si elle s’est promenée partout », a dit le Dr Njoo.