(Ottawa) Le Canada aura un deuxième avion disponible pour rapatrier les Canadiens qui souhaitent quitter l’épicentre du coronavirus en Chine.

Lors d’une mise à jour du gouvernement canadien, lundi matin, le ministre des Affaires étrangères, François-Philippe Champagne, a confirmé que 304 Canadiens ont demandé de l’assistance jusqu’à présent et que parmi ceux-ci, 280 possèdent des passeports canadiens. Plus tard dans la journée, un fonctionnaire d’Affaires mondiales a précisé que 312 personnes ont demandé de revenir au Canada.

Ce nombre fluctue d’heure en heure et c’est pourquoi M. Champagne a donné l’autorisation d’obtenir un deuxième avion « au cas où on aurait à rapatrier plus de Canadiens et Canadiennes vers chez nous ».

« On a aussi des discussions avec nos alliés de différents pays s’il restait quelques Canadiens, si on ne peut pas avoir des places sur d’autres appareils », a précisé M. Champagne.

Le moment du départ de ces Canadiens n’est pas encore connu. M. Champagne dit que « c’est une question d’heures » avant que l’avion atterrisse dans un premier temps à Hanoï, au Vietnam. Le Canada attend toujours l’autorisation chinoise pour atterrir à Wuhan, épicentre du coronavirus.

L’état médical des voyageurs canadiens sera scruté avant, pendant et après le vol, a précisé la ministre fédérale de la Santé, Patty Hajdu.

Si un voyageur devait présenter des symptômes pendant le vol, il serait isolé dans un endroit fermé de l’avion. Arrivés à destination, tous les voyageurs seront mis en quarantaine pendant 14 jours à la base militaire de Trenton, en Ontario, où ils bénéficieront de services sociaux et de santé mentale.

Ce n’est qu’après cette période de 14 jours que les voyageurs qui ne présentent pas de symptômes seront rapatriés dans leurs provinces respectives.

Les partis d’opposition à Ottawa ont salué la décision du gouvernement. « Je pense que c’est une sage précaution qu’ils ont pris de les mettre en quarantaine. Le virus couve pendant deux semaines, je pense que c’est le minimum », a déclaré le conservateur Alain Rayes.

« Prenons donc toutes les précautions. On sort les gens du danger. Je pense que 14 jours de plus ou 14 jours de moins dans leur vie, je pense qu’ils vont être très contents de retourner dans la société et (de) retrouver leurs proches sans crainte », a ajouté pour sa part le bloquiste Luc Thériault.

L’unité familiale préservée

Les citoyens canadiens pourront être rapatriés au pays, mais la situation se complique un peu plus pour les résidents permanents du Canada.

M. Champagne dit avoir reçu la « confirmation » des autorités chinoises que « l’unité familiale » pourra être préservée s’il y a des enfants à bord. Ils pourront être accompagnés d’un Canadien, d’un résident permanent ou même d’un citoyen chinois avec qui ils ont un lien familial direct pour les accompagner vers le Canada.

Des fonctionnaires ont précisé, devant le comité de la santé de la Chambre des communes, lundi après-midi, que la Chine tentera de faciliter le transport des résidents permanents qui ont un membre de leur famille directe qui est un citoyen canadien.

M. Champagne a dit qu’il continuera de demander le rapatriement des citoyens et résidents permanents qui souhaitent revenir au pays.

Il y a seulement quatre cas confirmés de coronavirus au Canada. Les cas de 126 patients ont été analysés au pays, mais les résultats de la grande majorité d’entre eux (119) étaient négatifs, a confirmé Dre Theresa Tam, administratrice en chef de la santé publique du Canada.

Pour l’heure, aucun des Canadiens en Chine qui souhaitent revenir au Canada ne présente des symptômes du coronavirus. Si c’était le cas, ils ne pourraient pas voyager.

La ministre Hajdu rappelle que la vie est devenue « excessivement difficile » dans la ville de Wuhan, l’épicentre du virus qui est sous une stricte quarantaine.

« Les provisions commencent à s’épuiser, les écoles sont fermées, plusieurs personnes qui étudient ou travaillent ne peuvent pas mener leurs activités quotidiennes. La situation, en termes de la vie de tous les jours, est devenue extrêmement difficile et il n’y a toujours pas d’indice quand les choses reviendront à la normale », a-t-elle décrit.