Les urgences sont engorgées dans plusieurs hôpitaux à travers le Québec, en cette fin de période des Fêtes.

Le taux d’occupation des civières dépasse leur capacité dans la plupart des régions administratives. La situation est particulièrement critique dans les couronnes nord et sud de Montréal.

D’après les données disponibles sur le portail Index santé en fin d’après-midi samedi, les taux d’occupation des civières atteignaient 150 % en Montérégie, 151 % dans les Laurentides et 164 % dans Lanaudière.

À l’Hôpital du Suroît, à Salaberry-de-Valleyfield, 21 patients ont dû prendre leur mal en patience, toujours sur une civière après plus de 48 heures d’attente.

Du côté de Laval, l’Hôpital de la Cité-de-la-Santé affichait un taux de 141 %.

À Montréal, la moyenne s’établissait à plutôt à 133 %, avec un total de 63 patients attendant sur une civière depuis plus de 48 heures à travers la métropole. Parmi les plus fort taux d’occupation figurent ceux de l’Hôpital général Juif à 213 % ; de l’Hôpital général du Lakeshore, à Pointe-Claire, à 197 % ; de l’Institut Douglas, spécialisé en santé mentale, à 233 % ; et de l’Hôpital de Montréal pour enfants à 250 %.

Sur le territoire de la Capitale-Nationale, les plus forts taux d’occupation ont été relevés à l’Hôpital de L’Enfant-Jésus, à 135 % et au Centre hospitalier de l’Université Laval, à 144 %.

Le directeur général adjoint du CISSS de Lanaudière, Philippe Éthier, rappelle qu’un achalandage accru n’a rien d’inhabituel après le temps des Fêtes, avec la résurgence de conditions de santé propres à cette période de l’année, comme des problèmes respiratoires.

Mais il explique aussi les chiffres dans sa région par un manque de personnel, qui occasionne des délais dans la mise en place de lits supplémentaires et d’unités de débordements.

« La pénurie de main-d’œuvre nous demande beaucoup de réorganisation quotidienne dans les unités de soins », a-t-il fait valoir, pendant que le Centre hospitalier régional de Lanaudière était au double de sa capacité.

M. Éthier souligne que les taux d’occupation suivent un cycle au sein de la semaine et même au sein d’une seule journée, au fur et à mesure que les patients accèdent à des chambres.

Parmi les mesures adoptées pour désengorger les urgences, il cite en exemple les cliniques d’hiver ouvertes de décembre à mars pour répondre aux cas de grippe, de gastro-entérite et d’autres maux non urgents qui se propagent facilement durant la saison froide.

Ces cliniques ne sont toutefois présentes que dans sept régions de la province.

Les citoyens sont invités à contacter les infirmières d’Info-Santé au 811 pour se faire diriger vers les ressources appropriées. Ce service peut notamment aider à distinguer un rhume d’une grippe et à déterminer s’il y a lieu de consulter, explique M. Éthier. Ceux qui peuvent bénéficier d’un suivi auprès d’un médecin de famille sont encouragés à favoriser cette option.

Ailleurs au Québec, la situation est considérée comme globalement « normale » dans le Bas-Saint-Laurent, l’Abitibi-Témiscamingue, la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine et le Saguenay-Lac-Saint-Jean. La Côte-Nord a aussi été relativement épargnée, à l’exception de l’Hôpital Le Royer et du CSSS de l’Hématite.