(Ottawa) Santé Canada propose, comme l’a fait le Québec, d’interdire la publicité des produits de vapotage là où les jeunes peuvent la voir, afin de freiner l’augmentation de la consommation de cigarettes électroniques chez les mineurs. Des mesures qui se seraient révélées peu efficaces jusqu’ici au Québec.

La ministre Patty Hajdu a présenté jeudi de nouvelles règles fédérales qui interdiraient la promotion du vapotage dans les magasins spécialisés, les commerces et les plateformes en ligne fréquentés par les jeunes. Mme Hajdu a également annoncé que les emballages des produits de vapotage devraient comporter des avertissements de santé publique et être « à l’épreuve des enfants ». Ottawa prévoit également de limiter la teneur en nicotine des liquides de vapotage afin de réduire le risque d’empoisonnement en cas de consommation accidentelle par un enfant.

Le gouvernement fédéral a tenu des consultations cette année sur les mesures visant à restreindre la publicité pour les cigarettes électroniques, face aux données de plus en plus nombreuses qui démontrent que le vapotage connaît une popularité croissante chez les adolescents. Selon l’Enquête canadienne sur le tabac, l’alcool et les drogues chez les étudiants en 2018-2019, les taux de consommation de cigarettes électroniques chez les élèves du secondaire ont doublé depuis 2016-2017.

Les mesures sur la promotion des produits de vapotage proposées jeudi par le gouvernement fédéral existent essentiellement au Québec depuis 2016, rappelait jeudi la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac. Or, « dans le contexte actuel, elles n’ont pas été suffisantes pour empêcher l’augmentation continuelle du vapotage chez les adolescents québécois ».

« Au lieu de simplement niveler les mesures fédérales à ce qui existe au Québec, pourquoi ne pas proposer des restrictions plus fortes et plus efficaces que celles qui se sont déjà avérées impuissantes pour freiner l’augmentation du vapotage chez les jeunes ? », demande Flory Doucas, codirectrice et porte-parole de la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac. « Des restrictions urgentes sur les saveurs et sur la concentration de nicotine étaient de mise il y a déjà très longtemps, et il n’y a toujours pas d’engagement ferme du fédéral pour mettre en place de telles mesures dans un échéancier spécifique et rapide.

« La standardisation des produits de vapotage et de leurs emballages ainsi que des taxes spécifiques sur les produits eux-mêmes visant à contrecarrer les stratégies de bas prix sont elles aussi nécessaires », a-t-elle ajouté.