(QUÉBEC) Le gouvernement Legault nommera l’économiste et spécialiste du système de santé Joanne Castonguay, fille du père de l’assurance maladie au Québec Claude Castonguay, au poste de commissaire à la santé et au bien-être, un chien de garde dont s’étaient débarrassés les libéraux.

Le Conseil des ministres doit entériner cette nomination mercredi, à l’occasion de sa dernière réunion avant les Fêtes.

La ministre de la Santé et des Services sociaux, Danielle McCann, avait lancé le processus de nomination d’un nouveau commissaire au printemps dernier. Un comité de sélection avait été formé en vue de proposer au gouvernement « une liste de noms de personnes qu’il juge aptes à être nommées à titre de commissaire », comme le prévoit la loi.

Le comité était formé de 14 personnes, dont quatre députés du gouvernement et trois de l’opposition ainsi que divers représentants du milieu de santé (médecin, infirmière, travailleur social et membres de conseil d’administration d’un établissement).

On s’attendait à une nomination à la fin de l’été, mais le processus a pris plus de temps que prévu.

Le nom de Diane Lamarre, pharmacienne et ex-députée du Parti québécois, a circulé au cours des derniers mois, mais sa candidature n’a pas été retenue en fin de compte. Le choix s’est arrêté sur Joanne Castonguay, selon une source proche du dossier.

Économiste, Mme Castonguay se penche sur le système de santé depuis plusieurs années. Elle est professeure associée au Pôle santé de HEC Montréal. Elle a été directrice de recherche à l’Institut de recherche en politiques publiques (IRPP) et, auparavant, au Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations (CIRANO).

Le commissaire à la santé et au bien-être est un observateur indépendant qui évalue notamment la qualité, l’accessibilité et le financement des services. Il peut faire des recommandations au gouvernement pour améliorer la performance du système de santé.

Philippe Couillard avait créé ce poste en 2005, au moment où il était ministre de la Santé. Or, 11 ans plus tard, son gouvernement avait invoqué des raisons financières pour le supprimer, alors que le budget du Commissaire s’élevait à 2,7 millions de dollars par année. Plusieurs groupes avaient dénoncé la mesure, accusant les libéraux de vouloir museler une voix indépendante. Le commissaire en fonction à l’époque, Robert Salois, avait été critique à l’égard du gouvernement. Gaétan Barrette avait eu quelques passes d’armes mémorables avec lui.

L’abolition du Commissaire figurait au budget du printemps 2016. L’an dernier, à environ trois mois du déclenchement des élections générales, le gouvernement Couillard avait annoncé qu’il ressuscitait cette fonction. La Coalition avenir Québec s’était engagée à procéder rapidement à une nomination.