« La loi de l’omerta, je n’en veux plus dans notre réseau. »

Danielle McCann, ministre de la Santé et des Services sociaux, a réagi très fortement et très rapidement au dossier publié dans La Presse ce matin. Elle n’a rien caché de sa colère devant les difficultés qu’ont les paraplégiques et tétraplégiques à recevoir des soins et du matériel de leurs CLSC.

Dans La Presse, ces personnes handicapées se disaient victimes de représailles, mal prises en charge et obligées de compter leurs cathéters nécessaires à leurs besoins naturels parce qu’ils étaient sur une liste d’attente pour s’en faire rembourser. Des professionnels expliquaient aussi que d’un CLSC à l’autre, les soins et les budgets étaient extrêmement variables.

Mme McCann a rapidement voulu nous accorder une entrevue téléphonique à ce sujet, ce matin. Elle a indiqué qu’une directive allait être envoyée dans le réseau pour qu’il soit très bien établi que l’objectif est de garder ces personnes handicapées (qui sont souvent dans la vingtaine ou la trentaine) le plus longtemps possible à domicile.

Peut-être un jour leurs soins seront-ils trop lourds pour que ce soit possible. Si tel est le cas, il n’est pas question que cela se fasse à brûle-pourpoint ou dans un moment de colère, « mais de façon respectueuse ».

Il est inacceptable, a dit Mme McCann, que ces personnes « se fassent dire qu’elles coûtent trop cher ou qu’il est temps qu’elles aillent en CHSLD ».

Mais surtout, insiste Mme McCann, le personnel qui a connaissance de situations inacceptables ne doit pas se taire. Les intervenants doivent parler à leurs gestionnaires qui, eux, « doivent prendre des mesures pour corriger la situation ».

Quant aux soins très inégaux d’un CLSC à l’autre, Mme McCann a souligné que le ministère était en train de travailler à harmoniser tout cela.

Non, les plus handicapés, qui sont très dépendants leur CLSC, n’ont pas à déménager pour être bien pris en charge. « Tous les Québécois doivent avoir les mêmes services à travers la province. »