(Québec) Un tabou puissant entoure la maladie mentale au Québec et la ministre Marguerite Blais paraît déterminée à briser ce tabou.

Elle-même a souffert de maladie mentale dans le passé et elle a dû être médicamentée pour s’en sortir.

La ministre responsable des Aînés a tenu à apporter un témoignage personnel, mardi, lors du forum de deux jours sur la santé mentale, qui se tenait au Centre des congrès de Québec.

À deux reprises dans sa vie, sa santé mentale a flanché, a-t-elle relaté.

«C’est tabou. Il y a une stigmatisation» de la maladie mentale dans la société, a observé la ministre Blais, en mêlée de presse, en marge de l’événement.

Il y a plusieurs années, pendant deux ans, elle a dû consulter un psychiatre à l’Hôpital Sainte-Justine, à Montréal, alors que son fils «se jetait devant les voitures pour mourir». Mère et fils ont consulté. Quand un tel cas survient, «le parent doit aussi aller en psychiatrie, en parallèle», a expliqué Mme Blais, qui en garde un souvenir très positif.

«Cela m’a aidée à devenir une meilleure maman», croit-elle, rappelant qu’une personne sur cinq, au cours de sa vie, peut souffrir de maladie mentale.

Plus tard, quand son mari était très malade, pendant plusieurs années, elle a dû jouer un rôle de proche aidante, une tâche épuisante.

«Quand mon mari est décédé dans mes bras, j’étais comme de l’autre côté du miroir», complètement «déroutée, déstabilisée», se souvient-elle.

Confrontée «à un vide total», elle a dû consulter à nouveau pour échapper à cette détresse. «J’ai été médicamentée» à ce moment-là, a-t-elle précisé.

«Il faut arrêter de penser que ce sont des fous» qui souffrent de problèmes de santé mentale, plaide la ministre, qui veut combattre les préjugés et l’exclusion.

La ministre Blais prépare une politique destinée aux proches aidants et elle veut qu’un chapitre porte spécifiquement sur la santé mentale. Un plan d’action suivra.

De son côté, la ministre de la Santé, Danielle McCann, a dit vouloir encourager «l’innnovation» en santé mentale.

Le gouvernement verra à encourager «les bonnes pratiques qui sortent des sentiers battus» pour traiter les personnes atteintes de maladie mentale, a-t-elle dit.

Les quelque 35 organisations nationales membres du Collectif pour une stratégie nationale en prévention du suicide, lancé en septembre dernier, ont par ailleurs salué la volonté du gouvernement «de mettre en place une stratégie spécifique à la prévention du suicide», une mesure attendue depuis plus de 15 ans par le milieu.