(Montréal) Santé Canada met en garde les Canadiens qui utilisent des produits de vapotage de surveiller l’apparition chez eux de symptômes de maladie pulmonaire.

L’organisme évoque entre autres symptômes, toux, essoufflement, et douleur thoracique, et recommande aux usagers de consulter un médecin sans tarder s’ils ont des préoccupations relatives à leur santé.

Santé Canada dit avoir fait cette mise en garde, publiée mercredi, à la suite de récents cas de maladie pulmonaire aigüe et à un décès apparemment lié à l’utilisation de produits de vapotage signalés aux États-Unis.

Un deuxième décès fait l’objet d’une enquête pour tout lien potentiel au vapotage, précise l’organisme fédéral.

Le 30 août, l’Administration américaine des denrées alimentaires et des médicaments (FDA) et les Centres pour la prévention et le contrôle des maladies (CDC) aux États-Unis ont publié une déclaration au sujet de l’enquête qu’ils mènent actuellement sur ces dossiers.

Selon Santé Canada, la source de ces cas n’est pas évidente à l’heure actuelle. De nombreux patients ont déclaré avoir vapoté des produits contenant du tétrahydrocannabinol (THC) ou de la nicotine, précise-t-on.

« À ce jour, le gouvernement du Canada n’a pas connaissance d’éléments probants concernant des cas de maladie pulmonaire similaires au Canada », affirme Santé Canada, disant collaborer étroitement avec les autorités américaines.

Les responsables provinciaux ont été avisés de signaler les possibles cas de maladie pulmonaire liés au vapotage sur leur territoire.

Les produits de vapotage incluent des cigarettes électroniques, des liquides, des capsules, des cartouches et d’autres dispositifs de vapotage.

« Le vapotage n’est pas sans risque, et ses possibles effets à long terme ne sont toujours pas connus. Les personnes qui ne fument pas, les personnes enceintes et les jeunes ne devraient pas vapoter », souligne l’organisme.

Santé Canada s’apprête à lancer dès cet automne une vague d’inspections de commerces qui vendent des produits de vapotage et d’échantillonnage de ces produits pour en analyser les composantes et la teneur en nicotine.

Bien que le ministère refuse de confirmer l’information, La Presse canadienne a appris que 22 inspecteurs affectés à cette tâche seront déployés pour réaliser ce travail d’inspection et d’échantillonnage.

Les liquides de vapotage — aussi appelés e-liquides — contiennent du glycérol ou propylène glycol qui servent de diluant pour la nicotine, ainsi que du diacétyle, utilisé pour les saveurs, des produits qui présentent des risques de toxicité, quoique beaucoup moins graves que ceux du tabac. La nouvelle génération de cigarettes électroniques, elle, utilise ce que l’on appelle des sels de nicotine.

Un toxicologue à l’Institut national de santé publique du Québec soulignait récemment en entrevue qu’il y avait « toujours possibilité de produits chimiques dans tout ce qui est fumé ou inhalé ».

« Le problème, c’est qu’il n’y a pas trop de réglementation sur le contenu des liquides, dont on ne sait pas trop ce qu’ils contiennent », prévenait Mathieu Valke.