Les infirmières ne lâchent pas prise: elles maintiennent la pression pour faire cesser les heures supplémentaires obligatoires.

La grande organisation syndicale de 75 000 membres, la FIQ, vient en effet de lancer une campagne web dans laquelle celles-ci racontent comment leur vie personnelle est affectée par le fameux TSO, le Temps supplémentaire obligatoire. Elles sont infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et autres professionnelles en soins.

L’une, Brigitte Petrie, décrit: «manqué les fêtes de mes fils. Manqué un souper avec maman, qui est décédée. Qui s’en fait pour ça? Ce sont des conséquences anodines pour les gestionnaires».

Une autre, Anick Corriveau, écrit au sujet de TSO: «je suis en train de ruiner ma santé».

Une autre, Marie-Andrée Turcotte, relate: «après une séparation, impossible de concilier travail-famille. Aucune gardienne n’est disponible 24/7 avec 8 minutes de préavis!!! Stress inutile. J’ai quitté le réseau public pour avoir un horaire stable».

L’électrochoc du 8 avril

En entrevue avec La Presse canadienne, Marie-Claude Ouellet, vice-présidente de la FIQ, a expliqué que l’organisation syndicale voulait ainsi profiter de l’élan donné par la Journée nationale sans TSO, le 8 avril dernier, dans tout le Québec. Par ce moyen de pression, la FIQ avait donné un électrochoc au réseau de la santé.

Depuis, la ministre de la Santé et des Services sociaux, Danielle McCann, a demandé aux directions d’établissements de «rehausser les postes» (faire passer un poste à temps partiel à un à temps plein ou passer de deux à trois jours, ou trois à quatre) et de stabiliser les équipes de soins (une seule unité de travail, par exemple, au lieu de deux).

Ces différents moyens doivent permettre de diminuer le recours au TSO, de rendre la profession plus attrayante et de dispenser de meilleurs soins aux patients.

Hâte à septembre

Mme Ouellet rapporte ne pas avoir vu d’effets concrets de ces mesures encore. «Je vous dirais: pour la période estivale, on n’a pas vu d’effets. Le TSO, ça demeure un mode de gestion pratiquement quotidien. On sait que les gens sont en vacances. Et il y a des établissements pour qui le rehaussement des postes à temps complet et la stabilisation des équipes n’est pas terminé.»

Malgré cela, elle espère constater des résultats favorables en septembre. «On a fait plusieurs interventions auprès de la ministre McCann. Et elle nous a dit qu’on verrait l’amélioration des conditions de travail de nos professionnelles en soins à partir de septembre. Alors, je vous dis qu’on attend le mois de septembre avec impatience», a lancé Mme Ouellet.