(Montréal) Davantage de crises cardiaques se produisent dans les quartiers où l’on retrouve le plus d’établissements de restauration rapide, affirme une nouvelle étude australienne.

Le chercheur Tarunpreet Saluja, de l’Université de Newcastle, a précisé, lors d’un congrès récent de la Société cardiaque d’Australie et de Nouvelle-Zélande, que chaque établissement supplémentaire ajoutait quatre crises cardiaques par tranche de 100 000 habitants.

Les résultats sont basés sur l’étude de quelque 3000 personnes admises à l’hôpital pour une crise cardiaque entre 2011 et 2013. Ils ont été ajustés pour tenir compte de l’âge, de l’obésité, de l’hyperlipidémie, de l’hypertension, du tabagisme et du diabète des sujets.

M. Saluja a rappelé dans un communiqué que des études antérieures ont associé la piètre valeur nutritive et la forte teneur en gras et en sel des repas-minute aux maladies cardiaques.

Il a également été démontré dans le passé que les établissements de restauration rapide sont plus nombreux dans ce qu’on appelle les « déserts alimentaires », à savoir des quartiers défavorisés dont les habitants n’ont pas un accès facile à des aliments de qualité.

Environ 5,3 % de la population québécoise, soit quelque 420 000 personnes, habiterait de tels déserts alimentaires au Québec, selon les plus récentes données de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).

« On parle de secteurs où on a un accès faible à des commerces pouvant offrir des aliments plus sains, comme des supermarchés ou des épiceries », a expliqué le chercheur d’établissement Éric Robitaille.

En milieu urbain, l’INSPQ estime qu’au moins un kilomètre doit séparer les habitants d’un quartier de tels commerces pour qu’on puisse considérer qu’il s’agit d’un désert alimentaire. La distance est de 16 kilomètres en milieu rural, et la règle ne s’applique pas aux quartiers bien nantis dont les habitants sont plus mobiles que les habitants des quartiers défavorisés.

On comptait environ 800 déserts alimentaires au Québec en 2018.

Des données compilées en 2013 par l’INSPQ confirment que les secteurs les plus défavorisés étaient ceux où on retrouvait le plus de restaurants-minute. Leurs habitants avaient donc non seulement un accès difficile à des aliments de bonne qualité, mais aussi un accès facile à des aliments de mauvaise qualité.