(Montréal) Des mesures de la pression artérielle réparties sur 24 heures prédisent plus efficacement le risque de maladie cardiovasculaire qu’une mesure unique, révèle une vaste étude internationale publiée par le JAMA.

L’hypertension artérielle est le plus important facteur de risque modifiable concernant les maladies cardiovasculaires.

Des chercheurs américains, belges et vénézuéliens ont suivi pendant 14 ans plus de 11 000 sujets provenant de 12 pays européens, de l’est de l’Asie et de l’Amérique latine. Ils ont comparé la précision prédictive d’une seule mesure de la pression réalisée dans le bureau du médecin à celle de multiples mesures réalisées sur 24 heures, aussi bien le jour que la nuit.

Conclusion : la probabilité d’une maladie cardiovasculaire pendant la période de suivie était étroitement associée à la pression artérielle mesurée pendant 24 heures.

« Cette recherche montre qu’il est important de mesurer la pression artérielle sur 24 heures par un monitoring ambulatoire, a dit Marie-Annick Clavel, qui est chercheuse à l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec. La pression artérielle qu’on mesure au bureau est aussi prédictive, mais elle l’est beaucoup moins individu par individu parce qu’on réagit différemment. Elle peut ne pas montrer ce qui est vraiment la pression artérielle du patient quand elle est prise uniquement dans le bureau du médecin. »

En moyenne, 30 lectures de la pression artérielle ont été effectuées le jour et dix la nuit. L’avantage des mesures la nuit est qu’elles ne sont pas influencées par les activités diurnes du patient.

« L’intérêt d’avoir une pression sur 24 heures est que notre pression de jour n’est pas la même que notre pression de nuit, et normalement la pression artérielle doit être diminuée d’au moins 30 % la nuit, a expliqué Mme Clavel. Mais il y a des gens dont la pression artérielle ne descend pas la nuit et ça aussi, c’est de l’hypertension. »

Les médecins offriront normalement ce suivi spécialisé aux gens qu’on soupçonne d’être hypertendus, mais dont on est incapables de détecter l’hypertension au bureau, ajoute-t-elle. On pourra aussi l’offrir aux patients qui sont hypertendus au bureau, mais dont on doute qu’ils soient hypertendus en d’autres moments.

L’hypertension artérielle est le principal facteur de risque modifiable concernant les maladies cardiovasculaires. Elle causerait dix millions de morts à travers le monde chaque année, la moitié de ces décès étant attribuables aux maladies cardiovasculaires.