(Montréal) Un projet de gériatrie sociale sera implanté dans certains quartiers de Montréal, qui prévoit entre autres de former des employés de banques, d’épiceries et de salons de coiffure sur la façon d’interagir avec des personnes âgées qui semblent confuses, perdues ou vulnérables.

Cette idée de « communauté bienveillante » fait partie du projet de gériatrie sociale du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, dont les détails ont été annoncés, mardi à Montréal.

La ministre responsable des Aînés et des Proches aidants, Marguerite Blais, a précisé qu’une somme de 400 000 $ sur deux ans sera accordée à ce projet. La somme permettra l’embauche de trois intervenants. Le programme touchera les aînés des quartiers Faubourg, Plateau Mont-Royal et Saint-Louis-Parc.

On veut « que les employés des banques, des services municipaux ou des épiceries puissent savoir comment agir, par exemple, avec quelqu’un qui a des problèmes cognitifs, qui va faire l’épicerie et qui a l’air à ne pas savoir comment gérer son argent, comment les aider, si quelqu’un a l’air un peu perdu, comment savoir aider et mieux les orienter et les garder en sécurité », a expliqué le docteur David Lussier, gériatre et chercheur.

Le docteur Lussier a relaté le cas vécu de deux personnes âgées qui s’étaient rendues dans un commerce pour acheter deux gallons d’électricité, parce qu’elles avaient cessé de payer leur électricité, à cause de leurs problèmes cognitifs.

« Les employés du magasin se retrouvent un peu dépourvus, parce qu’ils ne savent pas quoi faire avec ces personnes-là. Est-ce qu’ils devraient se dire “il a des problèmes” et l’ignorer et le laisser aller ? Ou savoir où appeler ? Dans cette histoire-là, ils avaient appelé le 911. Idéalement, on aimerait qu’ils appellent les services de première ligne qui vont pouvoir se déployer et aller aider ces gens-là », a illustré le docteur Lussier.

La ministre Blais aimerait que de tels projets soient reproduits « le plus rapidement possible » dans d’autres régions. Le but est de « briser l’isolement des aînés » et de former autour d’eux une communauté bienveillante, un réseau de partenaires qui va repérer les aînés vulnérables et les accompagner vers un service approprié et adapté à leurs besoins.

La ministre a noté que sur le territoire visé par le programme, on compte 55 % de personnes de 65 ans et plus qui vivent seules et, parmi celles-ci, 43 % qui vivent sous le seuil de faible revenu.