(Québec) Québec accorde un soutien financier de 1,3 million à la fondation Avancement de la gérontologie et de la gériatrie sociales (AGES) afin de contrer l’isolement des aînés.

L’argent servira à réaliser un projet pilote dans trois régions du Québec dont les détails restent à déterminer, a annoncé lundi la ministre responsable des Aînés, Marguerite Blais.

Déjà, les régions de la Capitale-Nationale et du Bas-Saint-Laurent sont ciblées, a-t-elle déclaré lors d’un point de presse qui se tenait au Service amical basse-ville, à Québec.

La gériatrie sociale se veut un trait d’union entre les services existants dans le réseau public (CLSC, cliniques médicales) et les organismes communautaires, pour améliorer la qualité de vie des aînés et briser leur isolement.

Concrètement, a expliqué le gériatre Stéphane Lemire, des intervenants sociaux peuvent se rendre chez la personne âgée pour essayer de comprendre sa réalité et constater de visu si elle s’alimente bien, si les médicaments qu’elle prend sont appropriés et si le moral est bon.

Il a donné l’exemple d’un homme de Québec qui, récemment, présentait des ecchymoses partout sur son corps et semblait confus. « Finalement, ce monsieur-là tombait parce qu’il avait des baisses de pression importantes, a-t-il dit. Il était aussi intoxiqué aux opiacés […] et en bout de ligne, quand on a mis tout le monde ensemble, les préposés du service amical, le pharmacien, son médecin de famille, le spécialiste de l’hôpital, le monsieur a retrouvé une grande partie de son autonomie.

« La gériatrie sociale, c’est ça, c’est d’être connecté sur la communauté, d’être en proximité avec les gens », a renchéri le docteur Lemire.

La ministre Blais a fait valoir que l’isolement a une incidence sur la santé psychologique et cognitive des aînés, et est associé à des niveaux supérieurs de dépression et de suicide. Elle a dit vouloir diversifier les mesures visant à améliorer le bien-être des aînés dans leur chez-soi et leur communauté.

Environ 50 % des gens de plus de 80 ans disent se sentir seuls, et les hommes âgés de plus de 80 ans présentent le taux de suicide le plus élevé de tous les groupes d’âge, selon elle.

« Il y a des personnes qui sont beaucoup plus vulnérables que d’autres, il y a des personnes qui sont isolées, et c’est là où le bât blesse : il faut être en mesure de trouver ces personnes-là, de les découvrir et de les amener vers les services », a-t-elle dit.

Ce projet pilote en partenariat avec la fondation AGES se terminera en juillet 2021.