(Montréal) Le problème des heures supplémentaires obligatoires, qui était auparavant le lot des infirmières, touche de plus en plus des préposés aux bénéficiaires, tant il manque d’effectifs.

Toutefois, les préposés touchés ne sont généralement pas contraints à des quarts de 16 heures, comme certaines infirmières, mais à deux, quatre, six heures supplémentaires en plus de leur quart normal de travail, rapportent des syndicats qui en représentent. Et le phénomène affecte davantage certains CHSLD (Centres d’hébergement et de soins de longue durée).

La situation est particulièrement criante au CHSLD des Basques et du Bas-Saint-Laurent, où, sur 26 postes, on ne compte que 12 préposés aux bénéficiaires présents et 14 absents à long terme, a confirmé mardi le Centre intégré de santé et de services sociaux du Bas-Saint-Laurent.

Ariane Doucet-Michaud, conseillère cadre aux relations médias, rapporte qu’en cas de besoin, les directions d’établissements commencent par offrir des heures supplémentaires, mais qu’elles n’ont parfois pas le choix de recourir au fameux TSO, le temps supplémentaire obligatoire. « Des fois, on est obligé. Ce n’est pas une mesure qu’on aime faire, mais quand la clientèle est hébergée 24-7, on n’a pas vraiment le choix pour assurer la sécurité de la clientèle, [il faut] qu’il y ait une présence », a-t-elle justifié.

Le Syndicat canadien de la fonction publique, affilié à la FTQ, qui représente ces préposés aux bénéficiaires, demande l’intervention urgente de la ministre de la Santé, Danielle McCann.

Le conseiller syndical du SCFP, Yanick Proulx, y voit une forme de « séquestration au travail ». Il demande à la ministre d’émettre une directive, comme elle l’avait fait lors de la journée sans TSO des infirmières, le 8 avril, pour que les directions d’établissements n’aient recours au TSO que lors de situations urgentes et exceptionnelles.

Le Syndicat québécois des employés de service (SQEES), affilié à la FTQ, rapporte qu’au CHSLD Saint-Jean-Eudes, à Québec, on a eu recours à une infirmière auxiliaire pour faire des heures supplémentaires obligatoires pour remplacer des préposés aux bénéficiaires qui manquaient. Pourtant, une infirmière auxiliaire commande un salaire plus élevé qu’un préposé.