La ministre de la Santé, Danielle McCann, veut rassurer les infirmières : la somme de 200 millions prévue dans le dernier budget servira bel et bien, entre autres, à améliorer les ratios infirmière-patients.

Le ministre des Finances, Eric Girard, a prévu dans son budget du 21 mars une somme de 200 millions en 2019-2020 pour « ajouter du personnel soignant » et « améliorer les services ». Une autre somme de 200 millions est prévue pour l'exercice 2020-2021, puis pour les trois exercices suivants, soit 1 milliard jusqu'en 2023-2024 pour cette seule fin.

Or, au lendemain de la présentation du premier budget Girard, Nancy Bédard, la présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé - le syndicat qui représente quelque 75 000 infirmières, infirmières auxiliaires et autres professionnelles en soins - s'était inquiétée de ne pas voir d'« engagement clair » et précis quant à ces ratios infirmière-patients.

Interrogée à ce sujet lundi à Montréal, alors qu'elle présentait le dénombrement des personnes itinérantes au Québec, la ministre McCann a indiqué que la somme de 200 millions pour l'exercice 2019-2020 servira notamment à « améliorer les ratios » infirmière-patients. Mais c'est un fait que la somme inclut aussi d'autres titres d'emplois, comme les préposés aux bénéficiaires.

« Une partie de cet investissement-là, c'est pour les infirmières. L'ensemble du budget de 200 millions, c'est pour des infirmières, des préposés aux bénéficiaires et nous allons améliorer les ratios. L'investissement que nous faisons, c'est vraiment pour améliorer les ratios. Je veux vraiment rassurer madame Bédard, la présidente de la FIQ, et l'ensemble du personnel, que ce budget-là va être utilisé pour améliorer les ratios en établissement, que ce soit en CHSLD, dans l'ensemble du réseau », a indiqué la ministre McCann.

La FIQ demandait une enveloppe de 350 millions dédiée exclusivement à déployer ces ratios professionnelle en soins-patients.

Le but de ces ratios est de rendre la profession plus attirante pour les candidates, d'alléger la charge de travail et de dispenser de meilleurs soins aux patients.

Le TSO

Par ailleurs, la ministre de la Santé et des Services sociaux a réitéré sa volonté de mettre fin aux heures supplémentaires obligatoires pour les infirmières, le fameux « TSO » qui rend souvent les postes à temps plein moins attirants pour les candidates, qui craignent de se voir ainsi imposer des quarts de travail supplémentaires.

« Au fur et à mesure que nous allons améliorer les ratios, il est évident que le temps supplémentaire obligatoire va diminuer. À terme, à la fin de notre mandat, et nous espérons dans les meilleurs délais, nous voulons éliminer le TSO complètement. Pas le temps supplémentaire, parfois ça peut être nécessaire, c'est la réalité. Mais le temps supplémentaire obligatoire sera éliminé à la fin de notre mandat et plus tôt si on est capable », a affirmé la ministre McCann.