Une commission parlementaire devrait décider jeudi si elle se penchera sur l'enjeu des pesticides.

Selon ce qu'a appris La Presse canadienne d'une source bien informée, la commission de l'agriculture, des pêcheries de l'énergie et des ressources naturelles de l'Assemblée nationale se réunira jeudi pour trancher sur le mandat proposé par le député péquiste Sylvain Roy, dans la foulée de l'affaire Louis Robert.

M. Robert est cet agronome congédié par le ministère de l'Agriculture en janvier pour avoir dénoncé l'influence indue de l'industrie des pesticides sur la recherche. Depuis, un vaste mouvement d'appui exige la réintégration du lanceur d'alerte et un débat plus large sur les pesticides.

Sylvain Roy veut que la commission examine « les impacts sur la santé publique et l'environnement de l'utilisation de produits chimiques tels que les pesticides dans les secteurs de l'agriculture et de l'alimentation ».

À la fin février, les élus avaient reporté le vote en raison d'un désaccord entre les caquistes, d'un côté, et l'opposition libérale, de l'autre, sur la formulation du mandat.

Les élus caquistes demandent que la commission se penche aussi sur « les pratiques de remplacement innovantes disponibles », ainsi que sur le « respect de la réciprocité et de la compétitivité du secteur agroalimentaire québécois ».

Les caquistes ont par ailleurs aussi refusé d'entendre Louis Robert dans une autre instance, la commission des institutions.

Au début de mars, le Syndicat des professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) a déposé un grief pour son membre contre le ministre de l'Agriculture lui-même, André Lamontagne, une procédure sans précédent.

M. Robert reproche précisément au ministre d'avoir affirmé qu'il y avait d'autres raisons pour son limogeage que ce qui était indiqué dans la lettre de congédiement.

Cette démarche de grief peut prendre plusieurs mois, voire jusqu'à deux ans et plus.

Louis Robert a déjà déposé deux griefs, un pour contester son congédiement et demander sa réintégration avec pleine compensation, et un autre pour demander réparation en raison d'une suspension qui dépassait 30 jours, à l'encontre de la convention collective.

M. Robert pourrait aussi déposer une poursuite au civil pour diffamation, mais le syndicat souhaite « que le gouvernement réfléchisse et change d'avis » rapidement, avant de se rendre aux tribunaux.