La ministre de la Santé et des Services sociaux, Danielle McCann, a écrit à son homologue fédérale Ginette Petitpas Taylor une lettre réclamant une hausse des transferts de fonds fédéraux jusqu'à ce qu'ils atteignent 25 % des dépenses du Québec en santé.

La lettre datée du 29 novembre dernier que le journal Le Soleil a pu lire déplore que le Transfert canadien en matière de santé (TCS), qui passera de 23 % des dépenses des provinces à 20,4 % d'ici 10 ans, engendrera des pertes pour le Québec évaluées à 14 milliards de 2017-2018 à 2026-2027.

La ministre québécoise estime qu'il s'agit d'une somme considérable dans un contexte de pression accrue sur les systèmes de santé et de vieillissement accéléré de la population.

La lettre de la ministre McCann fait aussi savoir que son gouvernement n'accepte pas l'intrusion fédérale dans les affaires du Québec. Elle confirme que le Québec continuera de tolérer que des patients qui veulent obtenir un examen médical plus rapidement, comme un test sanguin ou de l'imagerie par résonance magnétique, se tournent vers les cliniques privées. C'est à cette pratique qu'Ottawa veut mettre fin.

Le Soleil rappelle que l'été dernier, dans une lettre adressée à l'ex-ministre de la Santé Gaétan Barrette, la ministre Petitpas Taylor indiquait que la Loi canadienne sur la santé vise à assurer un accès aux soins selon leurs besoins et non de leur capacité ou de leur volonté de payer. Elle a demandé à toutes les provinces de rembourser les soins que les patients reçoivent au privé, sans quoi les transferts fédéraux en santé seraient coupés.

La ministre donnait deux ans aux provinces pour se conformer.

Mme McCann signale à la ministre Petitpas Taylor que le domaine de la santé est une compétence exclusive aux provinces et que le Québec entend exercer sa maîtrise d'oeuvre à l'égard de la planification, de l'organisation et de la gestion de son système de santé. Elle ajoute qu'aucun gouvernement du Québec n'a jamais reconnu la légitimité de la Loi canadienne sur la santé, celle-ci étant considérée comme un empiètement sur sa compétence exclusive en matière de santé.

La ministre Petitpas Taylor n'aurait pas encore répondu à la lettre de Danielle McCann.