Le premier ministre François Legault confirme que son gouvernement va se pencher sur l'élargissement de l'admissibilité à l'aide médicale à mourir, au moment où deux Québécois se battent en cour pour y avoir accès.

« Moi je comprends et je trouve ça triste ce que j'ai vu cette semaine », a-t-il dit, jeudi, en référence à Nicole Gladu et à Jean Truchon qui se sont tournés vers la Cour supérieure pour faire valoir leur cause.

Tous deux atteints de graves maladies dégénératives incurables, ils tentent de faire invalider les critères des lois qui les empêchent d'obtenir l'aide d'un médecin pour mettre fin à leurs jours. Comme ils ne sont pas en « fin de vie » - un critère de la loi québécoise - et que leur mort n'est pas raisonnablement prévisible - une exigence fédérale - on leur refuse cette aide, malgré leurs grandes souffrances, d'importantes limitations physiques, et surtout, malgré leur désir de décider pour eux-mêmes.

Mme Gladu et M. Truchon doivent maintenant consacrer leurs efforts à une contestation judiciaire qui doit durer 33 jours, Québec et Ottawa y défendant la validité de leurs lois.

Interrogé à ce sujet en marge d'une annonce économique à Montréal, le premier ministre a dit que cela fait partie des objectifs de son gouvernement de se pencher sur l'élargissement de l'aide médicale à mourir.

Il s'agissait d'un engagement électoral et il sera respecté, a-t-il confirmé.

Et la réflexion ne sera pas limitée aux personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer, un cas qu'il avait précisément nommé en campagne électorale et sur lequel il avait insisté.

M. Legault avertit toutefois que ce travail de réflexion ne sera « pas réglé en deux semaines », car il y a beaucoup de précautions à prendre, dit-il. « Ce n'est pas aussi simple que cela peut paraître », juge le premier ministre, rappelant qu'une partie des responsabilités relève aussi du gouvernement fédéral.

Il se réjouit toutefois qu'il s'agisse là d'un dossier qui n'est pas partisan et que tous les partis politiques à l'Assemblée nationale soient ouverts à se pencher sur la question.

Québec a adopté en 2014 la Loi concernant les soins de fin de vie, qui comprennent les soins palliatifs et l'aide médicale à mourir. Plus tard, Ottawa a modifié le Code criminel par une loi adoptée en 2016 dans le but notamment de permettre aux médecins et aux infirmières praticiennes de fournir l'aide médicale à mourir.