(Ottawa) Des vétérinaires accompagnés de chiens se sont rendus sur la colline du Parlement, mercredi, pour faire pression sur les députés afin d’obtenir le droit d’utiliser du cannabis médicinal pour soigner des animaux.

Les vétérinaires souhaitaient attirer l’attention sur ce qu’ils considèrent comme une omission flagrante dans les régimes encadrant le cannabis à des fins médicales et récréatives.

La loi n’autorise pas les vétérinaires à prescrire des produits à base de cannabis pour les animaux de compagnie, même si des recherches préliminaires laissent croire que cela pourrait être bénéfique dans le traitement de la douleur, des convulsions, de l’anxiété et d’autres troubles — comme pour les humains.

De plus, la loi oblige l’apposition d’étiquettes sur les produits à base de cannabis pour signaler qu’ils doivent rester hors de la portée des enfants, mais il n’y a aucun avertissement similaire pour protéger les animaux.

Sarah Silcox, présidente de l’Association canadienne de la médecine vétérinaire cannabinoïde, souligne que son groupe s’est fait dire que ces omissions n’étaient probablement qu’un « oubli », qui pourraient être considérées lors de la révision du régime encadrant le cannabis légal dans trois ans.

Mais Mme Silcox voudrait des mesures plus rapidement.

« Pour nos patients, ils vieillissent beaucoup plus vite que nous et ce n’est pas vraiment un problème qui peut attendre un bilan de trois ans », a expliqué la vétérinaire en entrevue.

Étant donné que les vétérinaires ne peuvent prescrire des cannabinoïdes pour les animaux, ou même offrir des conseils aux maîtres sur les meilleurs produits et dosages, certaines personnes se chargent d’administrer elles-mêmes la substance à leurs animaux, souligne Mme Silcox. Elles utilisent des produits vendus pour la consommation humaine ou des produits « du marché noir » non réglementés et destinés à un usage animal, ce qui inquiète les vétérinaires quant à leur « sûreté » et leur « pureté ».

« Les vétérinaires sont en mesure de prescrire presque n’importe quel autre médicament, dont le fentanyl et d’autres opioïdes et […] des médicaments sur ordonnance contenant des dérivés du cannabis, et pourtant, nous ne sommes pas en mesure d’autoriser l’utilisation du cannabis lui-même », a indiqué Mme Silcox.

Selon elle, l’interdiction d’utiliser des cannabinoïdes à des fins vétérinaires a rendu la recherche sur les bénéfices potentiels « difficile ». Les études préliminaires suggèrent des effets positifs sur la gestion de la douleur liée à l’arthrite et sur d’autres conditions, dont l’épilepsie, l’anxiété et les états inflammatoires généraux.

La substance serait utile pour traiter les chats, qui sont plus sensibles que les chiens aux autres médicaments contre la douleur actuellement utilisés pour les animaux, a-t-elle ajouté.