Le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) a révélé aujourd'hui que ce sont dans trois établissements de santé du Bas-Saint-Laurent qu'un « écart lié à la procédure d'administration d'immunothérapie » a mené les autorités à dresser « un portrait national de la situation » pour éviter des « situations irrégulières » ailleurs au Québec.

Des patients atteints de cancer n'ont pas reçu la pleine dose de chimiothérapie prévue dans le cadre de leur traitement en raison d'un problème avec le protocole d'administration, corrigé en août, révélait cette semaine Le Devoir. L'Association des médecins hématologues et oncologues du Québec dénonçait hier à La Presse avoir été « tenus dans l'ignorance ».

« À la suite de la parution d'articles concernant l'administration de certaines doses incomplètes de chimiothérapie et d'immunothérapie, le [MSSS] tient à rassurer la population et à préciser que plusieurs démarches de validation sont effectuées auprès des établissements du réseau québécois de cancérologie », écrit aujourd'hui le ministère.

Les autorités ajoutent par ailleurs que c'est en juin dernier que le Centre intégré de santé et des services sociaux du Bas-Saint-Laurent a constaté une anomalie dans l'administration des traitements de chimiothérapie dans trois de ses installations. « Une enquête interne a immédiatement été déclenchée », assure le ministère.

Selon le MSSS, une partie du médicament (de 10 à 15 ml de solution) restait dans la tubulure entre le soluté et l'intraveineuse et le protocole ne permettait pas de vider la ligne d'infusion. Le ministère affirme que selon la littérature médicale, de telles situations n'ont pas eu « d'effet connu » sur le taux de survie ou sur la réponse des patients au traitement.

« [L'enquête] a permis de revoir le protocole et de mettre en place des correctifs afin de s'assurer que les patients reçoivent la dose prévue. Une lettre a été transmise le 22 octobre par l'établissement aux usagers visés et un soutien clinique a été offert aux personnes le désirant », indique le MSSS, sans préciser cependant le nombre de patients touchés.

Le ministère procède à un « portrait national » de la situation et indique qu'un sondage effectué auprès des établissements de santé et septembre dernier a confirmé la conformité de la méthode. Des audits devront être réalisés deux fois par année.

L'an dernier, le ministère a mis en place une méthode de soins infirmiers pour l'administration de la chimiothérapie et l'immunothérapie par voie intraveineuse pour standardiser la pratique. C'est lors de ces travaux d'uniformisation qu'est apparue cette « anomalie technique ».