Le coût économique de l'utilisation de substances au Canada était de 38,4 milliards en 2014, soit environ 1100 $ pour chaque Canadien, révèle un rapport publié mardi.

Le Centre canadien sur les dépendances et l'usage de substances s'est associé à l'Institut canadien de recherche sur la toxicomanie pour examiner les données et estimer les effets nocifs de la consommation de substances sur la santé, la justice, la perte de productivité et d'autres coûts.

L'étude conclut qu'en dépit d'un nombre record de décès par surdose d'opioïdes au Canada, plus des deux tiers des coûts d'utilisation de substances sont associés à l'alcool et au tabac.

Elle conclut que les quatre substances associées aux coûts les plus élevés sont l'alcool à 14,6 milliards, le tabac à 12 milliards, les opioïdes à 3,5 milliards et la marijuana à 2,8 milliards.

Le rapport indique que la capacité de suivre les coûts et les dommages causés par chaque substance sera un atout précieux pour les efforts fédéraux, provinciaux et territoriaux visant à réduire les torts causés par ces substances.

En conclusion, les coûts associés à la consommation d'alcool sont passés de 369 $ par personne en 2007 à 412 $ par personne en 2014.

Selon Tim Stockwell, de l'Institut canadien de recherche sur la toxicomanie de l'Université de Victoria, de nombreuses personnes considèrent que les opioïdes sont la principale source des préjudices personnels et économiques.

« Je pense que la plupart des gens seraient surpris d'apprendre que l'alcool et le tabac tuent dix fois plus de personnes que les autres drogues illicites combinées », a-t-il dit.

Matthew Young, l'analyste principal de la recherche et des politiques au Centre canadien sur les dépendances et l'usage de substances d'Ottawa, rappelle que le rapport arrive à un moment où le Canada est frappé par une vague meurtrière d'opioïdes et qu'il s'apprête à légaliser en octobre l'utilisation et la vente récréatives de la marijuana.

« Même si elles sont vraiment importantes, nous ne devrions pas perdre de vue certaines des substances que nous tenons pour acquises et qui sont intimement liées à nos vies habituelles, car elles continuent de faire des ravages », prévient-il.