En ayant négocié avec le gouvernement des hausses de rémunération de 11,2 % d'ici 2023, les fédérations médicales, dont la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ) « ont beaucoup nui à la réputation des médecins en voulant toujours trop », déplore le chef du Parti québécois (PQ), Jean-François Lisée.

« C'est dans l'intérêt des médecins que [cette entente] ne se réalise pas. (...) Leur réputation est en lambeau, la population québécoise n'accepte pas des sommes aussi astronomiques pour 10 000 personnes », a affirmé le chef péquiste en mêlée de presse. 

La Presse révélait mercredi que l'entente conclue entre le gouvernement et la FMSQ prévoyait des hausses de rémunération de 11,2 % d'ici 2023. Cela représente environ 550 millions de dollars. Ces sommes s'ajoutent également au versement de 480 millions que Québec doit leur payer, des augmentations salariales qui avaient été consenties par le passé, mais qui étaient retenues par le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, le temps des négociations. 

« Le gouvernement du Québec considère que l'État du système de santé ne nécessite pas qu'on mette 1 milliard pour les infirmières, pour les soins à domicile (...) pour les préposés aux bénéficiaires, pour réduire les ratios ? Le milliard, on va le donner à 10 000 personnes. Ça ne se peut pas que cette entente se réalise », a dit M. Lisée, ajoutant qu'il souhaite un « moment de vérité » avec les fédérations médicales si son parti prend le pouvoir le 1er octobre prochain. 

Du côté de la Coalition avenir Québec (CAQ), le porte-parole en matière de santé, François Paradis, réitère que sa formation politique souhaite que Québec dévoile l'entente rapidement, sans attendre le 22 février, date pour l'instant prévue, alors que l'Assemblée nationale sera en relâche. 

Questionné si les médecins devaient laisser sur la table les montants supplémentaires prévus dans l'entente, M. Paradis a dit qu'ils « prendront les décisions qu'ils décident de prendre eux-mêmes », ajoutant que s'il est vrai que les médecins spécialistes touchent désormais à une rémunération supérieure à la moyenne canadienne, il faut s'asseoir et revoir l'entente. 

Manon Massé de Québec solidaire (QS) estime pour sa part qu'il faut « faire la guerre à cette façon de concentrer l'argent public entre les mains d'un seul corps de métier », les médecins.