Pour résorber une « crise excessivement grave », le gouvernement Couillard doit débloquer urgemment « quelques dizaines de millions de dollars » afin de créer plus de postes d'infirmière et d'infirmière auxiliaire, demande le Parti québécois (PQ).

À l'heure actuelle, il y a 3000 infirmières disponibles, mais 800 postes vacants ne trouvent pas preneur. « C'est vrai qu'il y a des postes affichés et qu'on n'arrive pas à les combler. Pourquoi ? Parce qu'en ce moment, prendre un poste, c'est prendre un billet vers l'épuisement professionnel », a soutenu la vice-cheffe du PQ, Véronique Hivon, en ce jour de rentrée parlementaire, la dernière session avant les élections générales de l'automne.

Pour le PQ, ouvrir plus de postes enverrait le signal aux infirmières qu'elles seront épaulées. Les conditions de travail deviendraient plus attrayantes.

« Il y a une urgence en ce moment: les infirmières ne postulent pas. On est vraiment dans une situation qui s'aggrave de jour en jour. Il faut leur envoyer le message qu'on a compris que la situation est intenable pour elles et qu'on prend des mesures d'urgence pour qu'elles sachent que si elles disent oui à un poste, elles seront soutenues », a plaidé Mme Hivon.

Le PQ propose que les dirigeants des établissements identifient leur besoin de main-d'oeuvre et en informent le Ministère. Le gouvernement doit « répondre à leurs besoins, peu importe le prix que ça coûtera. Parce qu'il y a quelques dizaines de millions à mettre là-dessus, il faut les mettre. Il y a une situation d'urgence qui est réelle », a affirmé la porte-parole du PQ en matière de santé, Diane Lamarre.

Le PQ plaide pour une révision à la baisse du ratio de patients par infirmières. Une infirmière pour 72 patients en CHSLD, comme on l'a vu en Estrie dans le cas de l'infirmière Émilie Ricard la semaine dernière, « ça dépasse l'entendement », selon Mme Hivon. C'est pourtant un ratio considéré comme une bonne pratique par le Ministère, selon les autorités locales.

Le PQ accuse le ministre Gaétan Barrette de ne pas avoir mis sur pied le projet-pilote sur la révision des ratios prévu à la convention collective. « Si le ministre avait fait le travail (...), on serait plus avancé pour savoir où sont les bons chiffres (comme ratios), mais on n'est pas là. On doit travailler dans l'urgence. Il faut que ça bouge maintenant », a affirmé Véronique Hivon.