Un pharmacien montréalais dépendant aux opioïdes a été radié pour un an et demi.

Sébastien Poulin-Chartrand avait plaidé coupable en septembre à cinq chefs d'infraction pour des gestes commis entre mars et juin 2016.

L'homme avait démissionné volontairement de l'Ordre des pharmaciens en août 2016.

Il s'était retrouvé devant le Conseil de discipline de son ordre pour une série de graves infractions: d'avoir acheté des stupéfiants sur le marché noir dont des comprimés d'Oxycontin, de morphine, de la méthadone et de la cocaïne, d'avoir fait un usage immodéré de substances psychotropes, d'avoir pris sans payer des stupéfiants à même les stocks de la pharmacie et d'avoir exercé la pharmacie dans un état susceptible de compromettre la qualité de son exercice.

Une recommandation conjointe des parties a été faite au Conseil de discipline de l'Ordre: une radiation temporaire de 12 mois pour trois des chefs et une recommandation de 18 mois pour deux chefs, toutes à être purgées de façon concurrente. Le Conseil a jugé ces recommandations adéquates et les a entérinées.

Dans sa décision datée du 11 janvier 2018, le Conseil de discipline a rappelé que le problème de dépendance aux opiacés de M. Poulin-Chartrand était consécutif à une chirurgie qu'il avait subie en mars 2016 pour des côtes fracturées et une perforation du diaphragme suite à un accident automobile.

Le point culminant de ses ennuis s'est produit le 23 juin 2016. M. Poulin-Chartrand, alors qu'il travaille à l'une des pharmacies, présente des symptômes d'intoxication tels qu'une employée appelle une ambulance. Il est alors transporté à l'hôpital et son dossier médical révèle qu'il a fait une «overdose» aux opiacés, est-il écrit dans la décision.

«Il ne fait pas de doute que les gestes reprochés sont graves et sérieux, que la conduite de l'intimé (le pharmacien) porte ombrage à l'ensemble de la profession et qu'elle mine la confiance que le public doit avoir envers les pharmaciens», écrit le Conseil.

Mais compte tenu des mesures prises par l'intimé pour prendre soin de sa santé et de l'aide professionnelle dont il s'entoure, le Conseil croit que le risque de récidive est modéré et que M. Poulin-Chartrand peut être un actif pour la société.

«Le Conseil prend en considération les efforts soutenus que fait l'intimé pour ne pas retomber dans une dépendance, ce qui mérite d'être souligné et qui est à l'honneur de ce dernier», conclut-il dans sa décision sur la sanction.