Un patient du Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM) a déposé une plainte à l'hôpital contre un urologue réputé qui aurait refusé de le servir parce qu'il demandait qu'on s'adresse à lui en anglais.

Le médecin de Zbigniew Malysa, un Polonais d'origine qui vit au Canada depuis plus de 30 ans, l'a envoyé au département d'urologie du CHUM en raison d'une détérioration de son état de santé.

M. Malysa rapporte à différents médias que lorsqu'il a rencontré l'urologue Luc Valiquette, celui-ci a tenu à son endroit des propos blessants sur son origine ethnique et sur ses difficultés à s'exprimer en français. Le médecin aurait ensuite déchiré et jeté un formulaire de coloscopie qui était destiné au patient.

La direction du CHUM a indiqué à des médias qu'un examen de la plainte de Zbigniew Malysa était en cours. Elle a aussi signalé que le CHUM ne faisait pas partie de la liste des institutions publiques tenues d'offrir tous ses services en anglais.

Quant au docteur Valiquette, il aurait mentionné que la situation avait émané d'un malentendu et qu'il entrerait sous peu en communication avec le patient.

En marge d'un événement à Montréal, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, a affirmé que si les propos de M. Malysa s'avèrent, «c'est totalement inacceptable».

«C'est répréhensible, ça dépasse l'entendement, c'est un manque de jugement profond, à la condition que tout ça s'est passé comme ça», a-t-il déclaré, ajoutant qu'il «devrait y avoir une conséquence» si la version des faits du patient est exacte.

Dans un message transmis sur Twitter en anglais, la ministre responsable des Relations avec les Québécois d'expression anglaise, Kathleen Weil, a elle aussi peu commenté en raison des procédures en cours.

«Nous continuons de suivre le dossier de près. Si les allégations sont confirmées, toute cette situation est inacceptable», a-t-elle indiqué.

Luc Valiquette est une personnalité médicale bien connue. Il a été directeur du centre de recherche et du service d'urologie du CHUM. En 2007, il a accédé à la direction du département de chirurgie du CHUM, et en 2013, il a été nommé président de la Société internationale d'urologie (SIU).