La compagnie de transport adapté Medicar, qui est en faillite, ne recevra aucune aide du gouvernement et sera remplacée par une autre entreprise.

Le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, a été catégorique lors d'un point de presse à Montréal, jeudi: «Je ne réponds jamais favorablement à ce que je considère une quasi prise d'otages pour des raisons économiques».

Medicar, qui offre du transport médical non urgent aux établissements de santé de la grande région de Montréal, a avisé le ministère de la Santé et des Services sociaux qu'elle ne pourrait plus continuer à honorer son contrat à compter de vendredi.

Gaétan Barrette a assuré qu'il n'y aurait aucune rupture de service. Selon lui, Urgences-Santé sera en mesure d'assurer dans l'immédiat la moitié des transports de Medicar, les établissements de santé qui ont leurs propres véhicules pourront en assumer le quart et le dernier quart sera octroyé en sous-traitance à d'autres firmes en attendant de refaire un appel d'offres.

Le ministre n'a pas caché son déplaisir face à ce qu'il estime être une manoeuvre d'affaires inacceptable.

Il reproche à Medicar de s'être créé un monopole en présentant une soumission largement inférieure à tous ses concurrents lors de l'appel d'offres du gouvernement en 2015.

«C'est une compagnie qui s'est créé un monopole en répondant à un appel d'offres à un prix tel qu'elle a sorti tout le monde de ce marché-là pendant la période où il y a eu l'appel d'offres; aujourd'hui ils font faillite et ils nous disent: sauvez-nous en nous donnant un prix qui est à peu près le double de ce qui se donne au Québec», a-t-il pesté.

M. Barrette a précisé que le ministère avait demandé des assurances à Medicar en voyant le montant de la soumission et a laissé entendre que l'entreprise avait volontairement trompé le gouvernement.

«Medicar (...) a proposé un prix qui défiait, mais défiait absolument, toute compétition et nous, quand on a vu ça, on a pris nos assurances avec la compagnie qu'ils étaient capables de livrer les services au prix qu'ils soumissionnaient. La réponse a été oui... Apparemment que le oui n'était peut-être pas vrai», a laissé tomber le ministre.

Gaétan Barrette n'a donc aucune intention de venir en aide à l'entreprise dans ces circonstances et affirme qu'un nouvel appel d'offres sera lancé très bientôt pour trouver un autre transporteur.

Le travail de Medicar consistait à transporter des patients de la maison à l'hôpital ou d'un hôpital à l'autre dans des cas non urgents.