Québec investit une enveloppe récurrente de 15 millions afin d'embaucher 100 nouveaux psychologues pour servir la clientèle jeunesse, notamment afin de diminuer à moins de 30 jours le délai pour qu'un jeune dont le dossier est judiciarisé soit évalué.

«Douze millions sont investis pour ajouter 100 postes de psychologues dans le secteur jeunesse. Soixante-sept de ces postes seront dans le secteur de la première ligne, alors que 32 postes seront consacrés au service de la protection de la jeunesse», a annoncé le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, lors d'un point de presse mardi à Québec.

Accompagné pour l'occasion de sa collègue Lucie Charlebois, ministre déléguée à la Santé publique, M. Barrette a profité de son annonce pour répondre à ceux qui disent que la rigueur budgétaire des dernières années a mené à une diminution des services en santé et en services sociaux.

«Il a souvent été dit que dans le secteur jeunesse, il y avait eu une diminution de services pendant notre mandat. C'est complètement faux. À titre d'exemple, je peux vous dire qu'entre [2013 et 2017], le nombre de professionnels - toutes catégories confondues - dans le secteur psychosocial est passé de 12 850 à 13 667», a illustré le ministre.

L'ajout de nouveaux psychologues est-il à la hauteur des besoins sur le terrain ? Gaétan Barrette assure que oui. 

«Nous estimons que nous allons réduire de façon très significative le temps d'attente dans la première ligne pour raison bien simple, elle est mathématique. (...) On augmente de plus du tiers les ressources disponibles à la population jeunesse tant en première ligne qu'en soins spécialisés», a-t-il affirmé.

Du côté du Parti québécois, le porte-parole de l'opposition officielle en matière de services sociaux et de protection de la jeunesse, Dave Turcotte, qualifie l'annonce du ministre Barrette d'électoraliste.

«C'est quand même ironique que ça arrive à ce moment-ci. Si on n'avait pas des élections à date fixe et qu'on ne connaissait pas la date [du prochain scrutin], on pourrait se dire qu'il y a des élections qui s'en viennent», a-t-il dit. 

«Quand les libéraux sont arrivés au gouvernement, la première chose qu'ils ont faite c'est de couper un peu partout, dont 20 millions dans la protection à la jeunesse. Ensuite, ils ont tenté de colmater la brèche en ajoutant quelques millions et aujourd'hui, on rajoute ça», a-t-il poursuivi, ajoutant aussi que «le nombre d'intervenants à la protection de la jeunesse n'est pas suffisant et il n'y a de valorisation des gens qui y travaillent, ce qui mène à des "burn-out" et à de l'épuisement professionnel.»