Le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, se voit contraint de revoir sa stratégie visant à procurer un médecin de famille à 85 % des Québécois avant la fin de 2017.

Il a reconnu mercredi que tout indiquait que sa stratégie initiale n'allait pas fonctionner et que la cible du 85 % ne serait donc pas atteinte le 31 décembre, comme il s'était pourtant engagé à le faire.

Le ministre a donc annoncé mercredi avoir convenu d'une nouvelle approche avec le président de la Fédération des médecins omnipraticiens, Louis Godin.

Le moyen désormais privilégié: transférer la clientèle d'un médecin de famille qui prend sa retraite à un jeune médecin qui commence sa pratique.

Le ministre demande donc aux médecins qui songent à prendre leur retraite à prévenir Québec des mois à l'avance en vue de planifier le transfert de clientèle souhaité le 1er juillet de chaque année.

Chaque année, environ 225 médecins de famille prennent leur retraite et 400 nouveaux médecins arrivent sur le marché du travail.

Il a qualifié l'initiative de «grande inscription».

En procédant ainsi, les patients n'auront plus à voir un médecin avant d'être pris en charge par lui.

M. Barrette a dit que la loi 20 était toujours en place. La loi 20, décriée par les médecins, prévoyait que les omnipraticiens s'exposaient à d'importantes sanctions financières, allant jusqu'à 30 % de leur rémunération, s'ils n'augmentaient pas leur clientèle substantiellement. Son application a été suspendue.

Au 31 décembre 2016, 77 % des Québécois avaient un médecin de famille, soit 555 856 patients de plus que deux ans auparavant. En juin 2015, c'était le cas pour 69 % d'entre eux.

En février, observant de la résistance dans le milieu, le ministre Barrette avait accentué la pression sur les 9500 médecins de famille du Québec, afin qu'ils acceptent de prendre en charge un plus grand nombre de patients dans les mois suivants et accélèrent la cadence pour respecter l'échéance fixée.

En juin, il était revenu à la charge.