Les médecins de famille toucheront une hausse de leur rémunération de 14,7% d'ici 2023, en plus de chèques non récurrents totalisant environ 650 millions de dollars.

Si un écart de rémunération avec leurs collègues de l'Ontario devait subsister, d'autres augmentations leur seront accordées pour le combler.

C'est ce que prévoit l'entente conclue entre Québec et la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ), que 96% de ses membres ont entérinée. Le taux de participation a été de 60%.

Pour le président du Conseil du trésor, Pierre Moreau, cette entente permet d'assurer «stabilité et prévisibilité budgétaires comme le Québec n'en a pas connues depuis longtemps». Elle respecte la «capacité de payer des contribuables», a-t-il ajouté en conférence de presse aux côtés du président de la FMOQ, Louis Godin, vendredi.

«L'entente est gagnante pour les deux parties. Elle va nous permettre de continuer de valoriser la médecine familiale», a déclaré M. Godin.

Les augmentations de 14,7% représentent 340 millions de dollars. Elles seront accordées surtout durant les trois premières années, c'est-à-dire 10% d'ici 2020.

La majorité de la hausse totale de 14,7% correspond à des sommes dues aux médecins en vertu d'accords passés que le gouvernement a choisi de respecter. La nouvelle entente prolonge de deux ans leur versement afin de diminuer l'impact sur les finances publiques, jusqu'en 2023 plutôt que 2021. «Le gouvernement règle les comptes et arrête de pelleter en avant», a dit Pierre Moreau.

«L'argent neuf» consenti par Québec représente 2,4% (63 millions $). Ces hausses - de 1% cette année et de 1,4% en 2019-2020 - visent à amoindrir l'écart salarial avec les médecins spécialistes. Elle remplace la clause remorque que la FMOQ avait obtenue dans une précédente entente et qui aurait permis à ses membres de recevoir les mêmes hausses que le secteur public (5,25%).

À ces augmentations s'ajoutent des montants forfaitaires, donc non récurrents. Ceux-ci s'élèvent à environ 650 millions de dollars.

Par ailleurs, les deux parties ont convenu de confier à un organisme indépendant, l'Institut canadien d'information sur la santé) le mandat de faire une étude comparative entre la rémunération des médecins ontariens et québécois, en tenant compte du coût de la vie. Si les médecins québécois sont lésés, le gouvernement et la FMOQ devront négocier pour trouver une façon de résorber l'écart. Un mécanisme d'arbitrage est prévu si les parties ne s'entendent pas sur la valeur de l'écart. Pierre Moreau considère qu'il n'y plus d'écart. Louis Godin croit qu'il atteint entre 15% et 20%.

Québec croit que l'entente lui permettra de stabiliser à 20% le coût de la rémunération des médecins dans les dépenses du ministère de la Santé. Un médecin de famille gagne en moyenne 280 000 $ par année.

L'entente Québec-FMOQ n'a pas été rendue publique. Ce n'est pas une convention collective, a plaidé Pierre Moreau. Le choix de la garder secrète est également «stratégique» selon lui: le gouvernement doit également négocier une entente avec la Fédération des médecins spécialistes du Québec.