L'offensive du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) amorcée cet été contre le trafic de fentanyl, un opioïde 40 fois plus puissant que l'héroïne qui a causé la mort d'une demi-douzaine de personnes depuis le début de l'année à Montréal, commence visiblement à porter ses fruits.

Alors que 50 victimes de surdose, dont 11 liées au fentanyl, ont été enregistrées en août, ces chiffres ont diminué à 35 victimes de surdose, dont une liée au fentanyl, au mois de septembre.

Le SPVM prévient toutefois que toutes les surdoses, mortelles ou non, ne lui sont pas nécessairement communiquées.

«Il y a eu une augmentation sensible des cas de surdoses en général et de surdoses causées par le fentanyl en août, mais on ne parle pas d'une crise. Par contre, nous demeurons préoccupés et nous travaillons avec nos partenaires pour faire de la lutte contre cette drogue une priorité», affirme la commandante Christine Christie, responsable de la coordination de la lutte contre le fentanyl au SPVM.

Projet échantillon

Vendredi dernier, ses enquêteurs de la section Crimes de violence (CDV) de la région Est ont arrêté trois autres présumés trafiquants de fentanyl dans la quatrième phase d'une enquête baptisée Échantillon, lancée après sept surdoses de fentanyl survenues dans la même journée, dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve, le 18 août dernier.

Jusqu'à maintenant, 15 individus soupçonnés d'avoir appartenu à un réseau, d'avoir mélangé de l'héroïne et du fentanyl et d'être à l'origine de 9 surdoses non mortelles intervenues depuis la mi-août ont été arrêtés et accusés.

À chaque phase, les policiers progressent dans leur enquête et, vendredi dernier, ils ont découvert une bonne quantité de fentanyl et démantelé ce qu'ils croient être la cache principale de l'organisation.

Pour le moment, la police, qui n'est pas encore parvenue à atteindre les têtes dirigeantes, considère ce réseau comme étant dirigé par des «relations éloignées des motards».

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Pour joindre Daniel Renaud, composez le 514 285-7000, poste 4918, écrivez à drenaud@lapresse.ca ou écrivez à l'adresse postale de La Presse.

Les surdoses et le fentanyl à Montréal en 2017

Du 18 mars au 2 octobre 2017 

> 160 victimes de surdose rapportées au SPVM

> Sur 160 victimes, on enregistre 33 morts, ainsi que 25 cas de surdoses mortelles et non mortelles au fentanyl, résultats d'analyses à l'appui (moins de 1 sur 6)

> Des 33 morts, 5 ont été causés par le fentanyl, résultats d'analyses et rapports de coroner à l'appui (un peu moins de 1 sur 6). Un décès est aussi survenu en décembre 2016, et le SPVM le compile dans les chiffres de 2017.

> Parmi ces 33 morts, il pourrait y en avoir d'autres liés au fentanyl, puisque la police attend encore des résultats d'analyses.

> Sur les 25 cas de surdose au fentanyl enregistrés depuis le 18 mars, 19 victimes ont donc été sauvées grâce au naloxone ou autres.

Note : Le SPVM n'a pas le nombre de surdoses survenues entre le 1er janvier et le 17 mars 2017.

Surdoses: tendance depuis le début de l'été à Montréal

Juin :

12 victimes de surdoses

Six décès, aucun lié au fentanyl

Une surdose de fentanyl non mortelle

Juillet :

18 victimes de surdoses

Sept décès dont un lié au fentanyl

Cinq surdoses de fentanyl 

Août :

50 victimes de surdoses

Huit décès, dont trois liés au fentanyl

11 surdoses de fentanyl

Septembre :

35 victimes de surdoses

Trois décès, aucun lié au fentanyl

Une surdose de fentanyl