Gaétan Barrette, ministre de la Santé et des Services sociaux, rappelle qu'il y a 50 millions d'actes médicaux pratiqués chaque année par des omnipraticiens au Québec. Selon lui, il est clair qu'on peut trouver certains « exemples » de ratés, mais le réseau de la santé n'est pas dans l'état décrié par les médecins de famille par le truchement d'une ligne de dénonciation de « l'inacceptable et [du] désastreux ».

« Il y a un petit groupe dans le réseau de la santé, comme moi, qui tous les matins se lève pour améliorer notre système de santé, assure le ministre. Et il y a un grand groupe d'individus et d'organisations qui s'acharne à dépeindre un tableau noir de notre système de santé. »

Le Dr Barrette dénonce des « gestes malheureux » et cite des exemples, comme les salons de l'emploi en région pour recruter du personnel.

« Notre système est de moins en moins attirant pour les jeunes parce que plein de gens dressent un tableau négatif jour après jour. Moi, je suis une personne positive, et je travaille dans le sens de l'amélioration. Mais malheureusement, il y a une minorité de gens qui veut se faire du capital politique dans l'opinion publique. »

Depuis le mois de mai, la Fédération des médecins et omnipraticiens du Québec (FMOQ) recueille chaque jour des témoignages de médecins qui dénoncent les ratés du système. Les problèmes d'accès à des spécialistes reviennent souvent, particulièrement en radiologie, ainsi que le manque de soutien administratif médical.

Pas une usine de pinces à cheveux

Contrairement au ministre de la Santé, la porte-parole de l'opposition officielle en matière de santé et d'accessibilité aux soins, Diane Lamarre, estime que ces témoignages traduisent des ratés bien réels.

« C'est inconcevable qu'on ne réussisse pas à atteindre un niveau de fluidité et de performance normal. Nous ne sommes pas dans une usine de production de pinces à cheveux, s'insurge-t-elle. Nous sommes dans une situation où la coordination signifie que des gens reçoivent les bons soins, au bon moment, dans les meilleurs délais. C'est l'enjeu de notre système de santé, et le ministre aurait dû s'attaquer à ça il y a trois ans au lieu de désorganiser davantage le réseau. »

La députée et porte-parole du Parti québécois (PQ) assure que l'implantation du système informatique et les coûts des Centres de répartition des demandes de services (CRDS) reviendront également à l'avant-scène à l'automne à l'Assemblée nationale. Il y en a 14 au Québec.

« Ce guichet a été mis en place de façon précipitée, et ça fait quand même neuf mois qu'il est suspendu. On a un problème si on n'a pas été en mesure d'apporter les correctifs durant cette période. Et il faudra demander au ministre combien d'argent a été dépensé à même les poches des contribuables pour nommer 150 spécialistes dont la responsabilité est de surveiller des mécanismes de gestion. »