Une fois de plus, le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, a rappelé à l'ordre les médecins, vendredi, les exhortant à prendre leurs responsabilités, en s'engageant à être davantage disponibles pour les patients.

Il a réaffirmé sans ambiguïté qu'il n'était pas question de repousser la date limite pour atteindre la cible de 85 % des Québécois inscrits auprès d'un médecin de famille, fixée au 31 décembre prochain.

Et il a par ailleurs rappelé aux médecins que malgré la période de vacances qui débute bientôt, ils devraient être présents en nombre suffisant dans les salles d'urgence des hôpitaux cet été.

En point de presse, le ministre Barrette a mis en garde les médecins contre la tentation de prendre à la légère leurs responsabilités. La rémunération généreuse qui leur est offerte a une contrepartie, a dit le ministre, et c'est la disponibilité.

«Les médecins, à certains égards, jouent avec le feu», a estimé le ministre, à l'approche de l'été et alors que la cible de 85 % demeure hypothétique.

Certains «ne semblent pas assumer leurs responsabilités implicites», selon le ministre, qui vise particulièrement les jeunes médecins, invités à «réfléchir» à leur situation et à leurs obligations professionnelles.

Le ministre réagissait au fait que le président de la Fédération des médecins omnipraticiens (FMOQ), le Dr Louis Godin, a convenu que la cible de 85 % serait bien difficile à atteindre d'ici le 31 décembre et que le ministre ne devrait pas pour autant pénaliser les médecins.

Déjà, en février, le ministre Barrette avait accentué la pression sur les 9500 médecins de famille du Québec, afin qu'ils acceptent de prendre en charge un plus grand nombre de patients dans les mois suivants et accélèrent la cadence pour respecter l'échéance fixée.

Si l'objectif n'est pas atteint, Québec appliquera donc comme prévu la loi 20, qui prévoit d'importantes sanctions financières, dès janvier 2018. Les médecins qui n'ont pas répondu aux attentes pourraient perdre jusqu'à 30 % de leur rémunération.

Québec et la FMOQ avaient conclu une entente pour suspendre l'application de la loi, le temps que les médecins puissent s'y conformer volontairement.

L'objectif de M. Barrette demeure donc le même: faire en sorte que 85 % de la population québécoise ait un médecin de famille d'ici décembre 2017. Le but est de faire en sorte que les patients aient accès à leur médecin au cabinet de ce dernier, au lieu de devoir se rendre à l'hôpital, quand un problème de santé survient.

Au 31 décembre dernier, 77 % des Québécois avaient un médecin de famille, soit 555 856 patients de plus que deux ans auparavant. En juin 2015, c'était le cas pour 69 % d'entre eux. Il y a donc eu progression, mais elle n'est pas suffisante, aux yeux de Québec.