Âgé de 86 ans, le père de Louise Théorêt attend depuis un mois et demi à l'hôpital du Suroît, à Valleyfield, d'obtenir une place dans un centre de réadaptation. Une attente interminable, selon Mme Théorêt, qui craint que ces longs délais ne freinent son père, qui a été victime d'un accident vasculaire cérébral (AVC), dans sa réadaptation.

Au Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Montérégie-Ouest, on reconnaît que 28 personnes sont actuellement en attente d'une place dans une unité de réadaptation fonctionnelle intensive en déficience physique dans toute la Montérégie. De ce nombre, sept ont subi un AVC.

Porte-parole du CISSS de la Montérégie-Ouest, Jade St-Jean précise que le territoire compte 35 places de réadaptation. « On estime que le déficit de ces places en Montérégie est d'environ 100 places », dit-elle.

ATTENTE INQUIÉTANTE

Le père de Mme Théorêt a été victime d'un AVC durant la nuit du 23 mars. « Puisque c'était la nuit, il dormait et ce n'est que le lendemain qu'on a noté son état. Il n'a pas pu obtenir les médicaments recommandés dans les trois premières heures », relate-t-elle.

Depuis, l'homme autrefois « très autonome », selon sa fille, est paralysé du côté droit et ne peut plus parler.

Mme Théorêt est d'autant plus inquiète qu'elle craint que plus le temps passe, plus les chances de voir son père récupérer s'amenuisent. « On nous dit tout le temps que les trois premiers mois après l'AVC sont les plus importants... On attend son transfert vers un centre de réadaptation depuis des jours. Rien ne bouge », dit Mme Théorêt.

Sur le site de la Fondation des maladies du coeur et de l'AVC, on peut lire que « pour obtenir des résultats optimaux en ce qui concerne la réadaptation et le rétablissement après un AVC, il faut évaluer très tôt les besoins en matière de réadaptation du patient après l'AVC et élaborer un plan adapté aux besoins de chaque patient ».

Mme Théorêt affirme que son père reçoit actuellement un peu de services de réadaptation et d'orthophonie à l'hôpital. « Mais plus pourrait être fait. Les gens sont débordés. Je ne sais plus vers qui me tourner. Je suis découragée », dit-elle.

Au CISSS de la Montérégie-Ouest, on dit que l'attente moyenne pour obtenir une place en réadaptation est de 17,3 jours et que des cas comme celui rapporté sont très rares.