Le premier ministre Philippe Couillard se montre ouvert à discuter de nouveau de l'aide médicale à mourir si l'ensemble des partis politiques à l'Assemblée nationale le souhaitent. Mais il invite à la prudence et à la mesure.

Le débat sur l'aide médicale à mourir a surgi de nouveau dans l'actualité, cette semaine, après le cas très médiatisé d'un homme qui aurait mis fin aux jours de sa conjointe atteinte de la maladie d'Alzheimer qui avait demandé en vain de l'aide médicale à mourir.

Depuis, plusieurs voix se sont élevées pour demander d'élargir cet accès à l'aide médicale à mourir. D'autres ont plutôt soulevé le manque de répit et de soutien pour les «aidants naturels», ainsi que le manque de soins et services à domicile ou le manque de ressources appropriées.

Interrogé vendredi à Montréal, le premier ministre Couillard s'est dit ouvert à débattre de nouveau de la question, si cela fait consensus.

«C'est un débat excessivement délicat. Si les partis se mettent d'accord pour remettre la question sur la table, on peut avoir cette discussion. Mais il ne faut pas sous-estimer la délicatesse et la fragilité de cet enjeu», a-t-il fait valoir.

«Déjà, avec la première version de la loi, on a eu un compromis qui était je dirais correct, mais qui a été fragile. Il faut faire attention. Il faut respecter les différents courants d'opinion dans la société. Mais qu'on ait le débat, je n'ai rien contre», a ajouté le premier ministre.

Au palier fédéral, c'est la Cour suprême qui avait poussé le gouvernement à agir en la matière. Au palier provincial, le Québec avait plutôt été un précurseur, en intervenant dans le champ de compétence qui était le sien.

M. Couillard ne croit pas qu'il faille nécessairement attendre que les tribunaux aient à légiférer sur la question encore une fois.

«Il ne faut pas que ce soit uniquement une question légaliste, une question de tribunaux. C'est une question humaine; c'est une question de vie de société: comment on voudrait que les choses soient pour nous, comment on voudrait que les choses soient pour nos parents», a résumé le premier ministre.

«Il y a de l'espoir aussi qui existe. La solution n'est pas nécessairement toujours de mettre fin à sa vie. Il peut y avoir d'autres solutions; il doit y avoir d'autres solutions aussi», a-t-il conclu.

Le premier ministre était interrogé après qu'il eut participé à une rencontre avec le Regroupement des jeunes Chambres de commerce du Québec.