Les médecins de famille ont augmenté la cadence dans l'inscription de nouveaux patients au cours des derniers mois, mais ils accusent un « léger retard » par rapport aux attentes.

« Le message que j'envoie aux médecins, c'est: bravo, vous allez dans la bonne direction, mais il y a lieu d'accélérer un peu les choses pour arriver à destination », a affirmé le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, mercredi. Il présentait une mise à jour des résultats de l'entente qu'il a conclue en juin 2015 avec la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ).

Ces derniers se sont engagés à inscrire 85 % de la population d'ici le 31 décembre 2017. Si cette cible n'est pas atteinte, la loi 20 sera mise en application. Les médecins de famille qui ne respecteraient pas l'entente verraient alors leur rémunération être amputée jusqu'à 30 %.

Au 31 décembre dernier, le taux d'inscription atteint 74,4%. La cible fixée pour cette date s'élève à 77%. Malgré ce « léger retard », « il y a quand même croissance dans l'inscription », a affirmé M. Barrette. 

En deux ans, 556 000 Québécois de plus ont un médecin de famille. « Est-ce qu'il reste encore beaucoup de patients à inscrire ? La réponse est oui », a dit le ministre. Pour atteindre la cible de 85%, les médecins doivent encore inscrire 834 000 patients. « S'il y a une légère accélération, ça va amener les médecins de famille à destination », selon M. Barrette. Il a précisé que 486 000 Québécois figurent dans la liste d'attente du guichet d'accès à un médecin de famille. Un peu moins de 170 000 patients ont été recrutés parmi cette liste depuis sa création en avril 2016.

La FMOQ considère que ses membres sont « collectivement sur la bonne voie » et parle d'un « nombre historique d'inscriptions » l'automne dernier. En décembre seulement, 75 000 nouveaux patients ont été pris en charge. C'est un résultat « considérable si l'on tient compte des obstacles toujours en place », a soutenu son président, Louis Godin, par voie de communiqué.« La Fédération presse d'ailleurs le ministre de la Santé d'éliminer tous les obstacles qui sont encore un frein à la prise en charge de nouveaux patients, notamment un Guichet d'accès aux médecins de famille (GAMF) souvent non fonctionnel, l'incapacité pour les médecins de famille qui le souhaitent de délaisser leurs tâches en milieu hospitalier pour se concentrer sur la prise en charge et l'absence souvent observée de soutien administratif digne de ce nom pour les médecins pratiquant en CLSC. »

Le ministre constate que « les médecins de famille sont vraiment en train de livrer la marchandise et de modifier leur pratique pour se rendre disponible auprès de leurs patients ». Il en veut pour preuve les résultats au chapitre du taux d'assiduité. Il est maintenant de 79,9%. C'est tout près de la cible attendue pour décembre prochain (80%). Ce taux correspond à la part des visites médicales faites par les patients auprès de leur médecin de famille. Il vise à vérifier l'accessibilité des omnipraticiens auprès des patients qu'ils ont inscrits.

Plus un médecin prend en charge un nombre important de patients, plus il lui est difficile d'afficher un taux d'assiduité élevé. Il faudra donc voir si la tendance actuelle sera maintenue à plus long terme.

Québec avait de toute évidence surestimé le problème en matière d'assiduité lors des négociations avec la FMOQ l'an dernier. Il croyait alors que le taux était de 68%. Or, après vérifications, il atteignait en réalité 77% dès juin 2015.

Pour M. Barrette, ces résultats positifs sont un « effet direct » de la loi 20.