Les mandats de grève s'accumulent chez les paramédics syndiqués à la CSN. En plus d'Urgences-santé à Montréal et Laval, six autres mandats ont été obtenus à Québec et dans certaines régions.

Les paramédics à l'emploi d'Urgences-santé à Montréal et Laval ont voté dans une proportion de 99,5 pour cent en faveur de la grève générale illimitée, a-t-on appris jeudi.

Cette grève sera déclenchée au moment jugé opportun. Plusieurs autres syndicats de paramédics de la CSN doivent à leur tour tenir leur assemblée générale d'ici la fin du mois de novembre.

Une grève pourrait donc être déclenchée dès le début du mois de décembre, a indiqué au cours d'une entrevue Dany Lacasse, vice-président pour le secteur privé à la Fédération de la santé et des services sociaux de la CSN.

Plusieurs points sont en litige: les salaires, la retraite, la charge de travail, les horaires de travail, la santé et la sécurité au travail, ainsi que l'organisation du travail.

Les conventions collectives sont échues depuis le 31 mars 2015, soit depuis plus d'un an et demi.

«C'est assez clair que les paramédics, on a été patient depuis 19 mois qu'on est en négociation. Il n'y a pas d'avancée significative à la table de négociation, sauf sur le normatif. Et là, je pense qu'il faut passer le message clair à nos employeurs, et particulièrement au ministère, qu'il faut s'asseoir et régler nos problèmes de surcharge de travail, d'horaire. On a des demandes importantes, que ce soit au niveau salarial et la retraite», a plaidé M. Lacasse.

La FSSS-CSN représente quelque 3600 paramédics, répartiteurs et employés de soutien dans ce secteur, dans l'ensemble du Québec. Ailleurs en province, ce sont plutôt des corporations ambulancières qui sont les employeurs, alors qu'Urgences-santé à Montréal et Laval fait partie du secteur parapublic.

En plus d'Urgences-santé à Montréal et Laval, les autres mandats de grève qui ont été adoptés jusqu'ici sont à Québec, à Bedford, à Saint-Paulin en Mauricie, à Saint-Sylvestre dans Lotbinière, à Oka et dans le parc des Laurentides, a-t-on précisé à la CSN.

M. Lacasse explique qu'étonnamment, si les syndicats de la FSSS-CSN exerçaient leur mandat de grève, cela causerait des maux de tête aux employeurs, qui devraient alors employer davantage de travailleurs que lorsqu'il n'y a pas de grève - à cause de l'obligation de maintenir les services essentiels en cas de grève.

Il explique qu'en temps normal, tous les employeurs ne remplacent pas tous les employés malades - ce qui fait que les quarts de travail peuvent être comblés à 95 pour cent, dans certains cas. Or, à cause des dispositions sur les services essentiels, 100 % des effectifs doivent être en poste en cas de grève.

«Ça n'a d'effet que positif sur la population. Par contre, au niveau administratif, au niveau des coûts, ils sont obligés d'engager plus, et en temps supplémentaire, pour s'assurer de respecter les 100 %. C'est là qu'on obtient la pression nécessaire lors d'une grève», a expliqué M. Lacasse.