Le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, a assuré jeudi qu'une jeune mère avait refusé en connaissance de cause une transfusion sanguine avant son décès la semaine dernière.

Éloïse Dupuis avait signé des documents et répété par la suite sa décision de refuser cette transfusion, à la suite de complications liées à son accouchement, a indiqué le ministre en point de presse.

Une enquête du coroner est en cours pour déterminer les circonstances du décès de la jeune femme de 26 ans, qui faisait partie des témoins de Jéhovah.

M. Barrette a affirmé que personne n'a entravé le travail du personnel médical au moment où des consultations de la patiente ont été nécessaires, dans un hôpital de Lévis.

Mercredi, une tante de la jeune femme a déposé une plainte à la police car elle craint que la jeune femme n'ait pas été en mesure de donner un consentement éclairé car elle était entourée de membres de sa communauté religieuse en plus d'être sous médication.

Jeudi, M. Barrette s'est défendu de prendre position malgré les enquêtes en cours qui n'ont pas encore déterminé les circonstances.

«Je vous rapporte ce que l'on m'a rapporté et je vous rapporte ce qui m'a été dit directement, a-t-il dit. Entre moi et ma source, il n'y a pas d'intermédiaire. Je ne fais que vous rapporter ce que l'on m'a dit.»

M. Barrette a assuré que toutes les procédures habituelles ont permis de valider la décision de Mme Dupuis avant son accouchement.

«La personne a été rencontrée, avisée, a signé les documents nécessaires qui font en sorte que, s'il advenait une circonstance malheureuse, elle avisait à l'avance qu'elle acceptait ou non les transfusions, a-t-il dit. Même quand on fait ça, lorsqu'arrive le moment critique où la transfusion est nécessaire, on redemande, et il y a eu des redemandes à plusieurs reprises pendant la détérioration de l'état clinique de la patiente.»

Plus tôt cette semaine, la Coalition avenir Québec (CAQ) a réclamé la mise en place d'un mécanisme judiciaire d'évaluation du consentement dans le cas où des soins sont refusés pour des motifs religieux.

Le Parti québécois a demandé une enquête externe pour faire la lumière sur la possibilité que des groupes religieux influencent des patients ou le personnel médical.

En Chambre, jeudi, M. Barrette a assuré que dans le cas de Mme Dupuis, le personnel médical n'avait pas été entravé dans ses contacts avec la patiente.

«À plusieurs reprises, pendant et après son accouchement, elle a été rencontrée par le personnel et les médecins de façon éclairée et indépendante et sans pression extérieure, et elle a refusé, a-t-il dit. Il n'y a pas eu de blocus dans sa chambre.»

M. Barrette a exclu toute éventualité de restreindre l'accès aux chambres des patients dans les hôpitaux, comme la CAQ l'a demandé.

«À un moment donné, on dénature ce qu'est la relation médecin-patient, a-t-il dit. Alors, à la question: est-ce que nous avons les moyens dans le réseau actuellement de nous assurer «circonstanciellement» d'un consentement éclairé? La réponse est: oui.»