Même si le consortium privé chargé de construire le nouveau Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM) assure «se préparer» pour une livraison de la phase I de l'hôpital le 6 novembre prochain, de sérieux doutes planent sur sa capacité à respecter cet échéancier.

La Presse a appris que les employés du CHUM, qui avaient initialement reçu la consigne de ne pas prendre de vacances au printemps 2017 en prévision du déménagement de l'hôpital, ont finalement pu réserver leurs périodes de congé comme bon leur semblait.

Président du Syndicat des employés du CHUM, Claude Talbot explique que le processus d'octroi de vacances pour ses membres s'est déroulé au début du mois de septembre.

«Au départ, nous nous étions fait dire qu'on ne pourrait pas prendre de vacances en avril 2017 parce que le déménagement du CHUM serait en cours. Mais vers le 4 septembre, on nous a finalement indiqué que nous pourrions prendre nos vacances comme bon nous semble. Selon nous, ça laisse croire que le déménagement sera reporté», a indiqué M. Talbot.

Selon le contrat en partenariat public-privé (PPP) signé par Québec et le consortium Collectif Santé Montréal, la phase I du CHUM, soit le pavillon principal de l'hôpital situé à l'intersection des rues Sanguinet et Viger, devait être terminée le 22 avril dernier. Mais les délais se sont accumulés sur le chantier, et le consortium vise maintenant une livraison le 6 novembre.

Au cours des dernières semaines, plusieurs travailleurs ont signalé des retards sur le chantier et se sont interrogés sur le respect de l'échéance du 6 novembre.

Un calendrier serré

Quand la bâtisse de la phase I sera livrée, six mois s'écouleront avant que les patients du CHUM n'y déménagent. Durant cette période d'«activation», des ajustements finaux seront effectués dans la bâtisse afin d'accueillir équipements et patients.

Si la phase I est bien livrée le 6 novembre, les patients des hôpitaux Saint-Luc et Notre-Dame et de l'Hôtel-Dieu du CHUM déménageront tour à tour en avril dans la nouvelle construction. «C'est pour ça qu'on nous interdisait de prendre des vacances durant cette période. Mais cette consigne a été abandonnée. Si bien qu'on se questionne sur la date de livraison réelle du CHUM», note M. Talbot.

Selon lui, la direction du CHUM avait également indiqué au départ que les vacances d'été 2017 des employés seraient accordées au compte-gouttes pour mieux gérer le déménagement des patients. Cette consigne a été retirée depuis, affirme M. Talbot.

Directeur des communications au bureau de modernisation des CHU de Montréal, Martin Viau affirme que «la date de réception provisoire pour laquelle le consortium, les constructeurs, les sous-traitants, le CHUM et son personnel se préparent est bel et bien le 6 novembre 2016».

M. Viau rappelle qu'au moment de la livraison du CHUM, le consortium devra présenter la bâtisse à un certificateur indépendant qui «prendra la décision finale d'accorder ou de ne pas accorder le Certificat de réception provisoire» du bâtiment.

«Il est trop tôt pour savoir si les conditions seront réunies pour que le Certificat soit délivré. D'ici là, tout le monde se prépare pour une réception le 6 novembre», confirme Stéphane Mailhot, porte-parole du consortium Collectif Santé Montréal.

«Les autorités du CHUM et du consortium poursuivent leur collaboration et suivent l'évolution des travaux sur une base quotidienne, mais il faudra attendre encore quelques semaines avant qu'une décision finale soit prise», conclut M. Viau.