Santé Canada oblige les compagnies pharmaceutiques à identifier plus clairement la présence d'acétaminophène dans leurs produits.

Ce médicament utilisé sans prescription n'est pas sans risque. Chaque année, les hôpitaux traitent une cinquantaine de cas de réactions d'insuffisance hépatique aiguë. On compte également environ 4000 hospitalisations reliées à l'utilisation du médicament.

Santé Canada pose quelques gestes, donc, pour mieux mettre en garde les consommateurs.

Dorénavant, la mention «contient de l'acétaminophène» devra paraître en caractères gras rouges sur le coin supérieur droit des emballages. Cette mesure s'applique immédiatement aux nouveaux produits et sera obligatoire dans 18 mois pour les médicaments déjà sur le marché.

L'emballage devra également souligner davantage les risques et insister sur les doses maximales à prendre. Le tableau de renseignements sur le médicament devra figurer sur tous les produits d'ici 2021.

«Maintenant, l'emballage doit comporter des instructions plus claires», a expliqué Marc Berthiaume, directeur du bureau des produits pharmaceutiques à Santé Canada, au cours d'un exposé technique présenté par le ministère.

«Des instructions (...) qui soulignent l'importance de prendre la dose la plus faible et de s'en tenir à la dose maximale recommandée par jour qui est de 4000 mg pour les adultes, d'utiliser ces produits au plus pour cinq jours en cas de douleur et de trois jours en cas de fièvre», a-t-il détaillé. Ces instructions devront également rappeler de limiter la consommation d'alcool à deux par jour lorsqu'on prend le médicament.

Par ailleurs, la quantité d'acétaminophène contenue dans les produits combinés ne devra pas dépasser les 325 mg. En ce moment, aucun médicament sur ordonnance ne dépasse cette quantité, mais Santé Canada impose cette limite, tout comme l'a fait récemment la Food and Drug Administration (FDA) aux États-Unis.

En plus d'être inspiré par les voisins américains, le ministère fédéral de la Santé dit surveiller l'innocuité de l'acétaminophène «depuis plusieurs années».

M. Berthiaume cite les mises à jour de l'étiquetage en 2009 et un rapport publié à l'été 2015 qui a conduit aux changements annoncés jeudi matin.

«Il y a un certain nombre de cas de réactions toxiques du foie à l'acétaminophène qui nous ont conduits à réévaluer les mesures qui étaient en place», a expliqué M. Berthiaume.

Il y a eu discussion avec l'industrie et le milieu médical avant d'annoncer ces changements, a-t-il assuré. Selon lui, les consommateurs et même les médecins sous-estiment les risques associés à l'acétaminophène, particulièrement lorsque le produit est pris en même temps que d'autres médicaments.

«Il y avait un besoin d'améliorer les informations disponibles pour les patients et les professionnels de la santé», a-t-il affirmé.