L'Association médicale canadienne (AMC) demande au gouvernement fédéral de financer adéquatement les soins aux aînés, qui seront en demande croissante au pays à cause du vieillissement de la population.

La présidente de l'AMC, Cindy Forbes, rappelle que son association a mis beaucoup d'énergie à élaborer une stratégie destinée à prendre soin des aînés, et elle souhaite maintenant que le prochain accord fédéral-provincial sur le renouvellement des soins de santé tienne compte de cette réalité démographique.

L'AMC a formulé plusieurs recommandations en vue de ce nouvel accord, notamment un financement accru pour les provinces qui comptent davantage d'aînés, un accès universel aux médicaments, ainsi que des budgets plus importants pour les soins prolongés, les soins à domicile et les aidants naturels, rappelle la docteure Forbes.

Elle-même médecin de famille en Nouvelle-Écosse, Mme Forbes voit déjà les impacts du vieillissement de la population sur la fourniture des soins: listes d'attente plus longues pour consulter un spécialiste ou pour être admis en soins de longue durée, ou patients qui séjournent plus longtemps à l'hôpital parce qu'ils n'ont pas les soins requis à domicile, par exemple. Les médecins, dit-elle, savent bien que tout cela coûtera plus cher.

L'AMC n'est pas la seule à réclamer que les soins aux aînés soient au coeur du nouvel accord: les provinces réclament elles aussi plus de financement pour s'occuper de leur population vieillissante.

Le dernier Accord sur le renouvellement des soins de santé a expiré en 2014 et le gouvernement conservateur de l'époque avait refusé de négocier une nouvelle entente avec les provinces et territoires. Il a plutôt décrété que la hausse statutaire annuelle de 6,0 % prévue par Ottawa pour le financement des programmes sociaux des provinces ne sera plus automatique à compter de 2017. Les libéraux ont promis en campagne électorale l'an dernier de reprendre les négociations, mais on ignore toujours les détails de leurs propositions.

L'AMC, qui est réunie en conseil général depuis dimanche à Vancouver, se dit «optimiste», mais elle insiste pour que le financement soit adéquat. Les délégués ont souhaité que l'accent soit mis sur l'accès universel aux médicaments, sur la médecine préventive et sur la qualité des soins aux aînés.

Le président sortant de l'AMC, Avery Granger, a estimé que les négociations pour un nouvel accord constituent une opportunité assez unique d'élaborer une nouvelle vision en matière de soins de santé pour tous les Canadiens. «Si (l'AMC) ne saisit pas cette opportunité de pousser les différents ordres de gouvernements à modifier en profondeur le système, alors nous aurons raté une belle occasion», a soutenu le docteur Granger dans son «discours d'adieu» aux délégués.