La ministre fédérale de la Santé estime que le Canada et les États-Unis doivent se demander pourquoi ils sont les champions mondiaux de la consommation d'analgésiques opioïdes, tels l'oxycodone et le fentanyl.

Selon Jane Philpott, la situation s'est aggravée au Canada depuis trois ou quatre ans, avec des taux accrus de consommation, de surdoses et de décès liés à ces analgésiques opioïdes.

La ministre soutient que le gouvernement fédéral met en place des mesures pour lutter contre cette «crise nationale de santé publique», notamment en accélérant l'accès à un vaporisateur nasal qui peut freiner ou stopper les effets d'une surdose d'opioïdes.

Mme Philpott se réjouit par ailleurs des initiatives de certaines provinces, notamment l'Ontario, qui a annoncé lundi qu'elle cesserait de couvrir les analgésiques opioïdes à forte dose et à action prolongée, dans le cadre de ses Programmes publics de médicaments.

La ministre fédérale a indiqué mardi qu'un sommet sur la question aurait lieu l'automne prochain afin de réunir autour d'une même table spécialistes et intervenants. Selon Mme Philpott, il ne s'agit pas de trouver des coupables, mais de dégager des pistes de solution. Elle a par ailleurs rappelé que le problème est plus aigu dans certaines provinces, pour des motifs divers.

Une étude menée en 2014 a conclu qu'entre 2006 et 2011, l'Ontario distribuait le plus grand nombre d'oxycodone et de fentanyl à fortes doses par habitant au pays. L'étude a aussi suggéré qu'à l'échelle du Canada, la distribution d'opioïdes à fortes doses avait crû de 23 % en cinq ans.