Les délais d'attente pour certains types d'examens médicaux ont explosé.

Selon des données compilées par la Coalition avenir Québec (CAQ) et rendues publiques vendredi, les listes d'attente se sont allongées de 1218% dans certains cas depuis 2012.

Les chiffres recueillis par la CAQ traitent des délais pour les examens par imagerie par résonance magnétique (IRM) et la tomodensitométrie (scan).

Près de 70 000 patients attendent actuellement un examen d'IRM, soit 25 000 Québécois de plus qu'en mars 2012. Il y a de grandes disparités selon les régions où on vit, a déploré le député caquiste François Paradis, mais surtout, l'attente a augmenté dans 12 des 15 régions.

« Il y a des chiffres qui font frémir, a affirmé le porte-parole caquiste en santé, dans une conférence de presse à l'Assemblée nationale. À Québec, 692% d'augmentation ; en Montérégie, 391%; en Estrie, 172% ; au Saguenay, 161%, pour ne nommer que celles-là. Les attentes sont dramatiques en région. »

En ce qui a trait à la tomodensitométrie, la situation n'est guère mieux. Le nombre de patients en attente n'a augmenté que de 2%, à 32 000, mais en Estrie, la situation est catastrophique, tandis que d'autres régions ont aussi des problèmes de délais, a expliqué M. Paradis, qui est député de Lévis.

« Il y a des listes d'attente qui ont grimpé de façon monumentale, et ce chiffre-là est, à toutes fins utiles, quasi inconcevable. En Estrie, l'augmentation est de 1218% ; 329% d'augmentation en Montérégie ; 233% en Abitibi ; 152% à Québec. Le ministre n'a pas livré la marchandise. »

Le porte-parole caquiste en santé a rappelé que le Parti libéral du Québec s'était engagé à offrir aux Québécois les examens gratuits en échographie, en résonance magnétique et en tomodensitométrie dans les cliniques privées, mais que le gouvernement Couillard n'était pas encore passé à l'action.

« (Ces données) devraient à notre avis mettre de la pression sur le ministre pour comprendre l'importance de concrétiser ces promesses-là », a soutenu M. Paradis.

Le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, a quant à lui répliqué qu'il fallait « nuancer la réalité » sur la « gestion de la donnée » effectuée par le parti d'opposition. Selon lui, un bon nombre de ces délais d'attente sont justifiables pour des raisons médicales.

« Un grand nombre de gens qui sont sur la liste d'attente en réalité ont un rendez-vous prévu plus loin dans le temps, jusqu'à un an et plus, parce que le protocole de traitement du patient l'exige. Il y a des cancers, par exemple, qui doivent avoir des échographies tous les trois mois pendant deux ans. Il y a des cancers qui doivent avoir une échographie tous les six mois, il y a des cancers qui doivent avoir un examen toutes les années. (...) Ce n'est pas une attente au sens où le député de Lévis le propose ou le véhicule, comme si les gens ont eu des examens en retard. »

Il a par ailleurs précisé que le règlement concernant la couverture de l'échographie en clinique privée par l'assurance maladie sera publié « dans les prochaines semaines », tandis que la tomodensitométrie et la résonnance magnétique suivront plus tard dans le mandat.