Le gouvernement canadien hausse sa contribution dans la lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme - avec l'espoir non seulement de voir la prévalence de ces fléaux diminuer, mais carrément voir ces trois maladies infectieuses éradiquées d'ici 15 ans.

Le Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme recevra 785 millions $ d'Ottawa entre 2017 et 2019. De plus, Montréal sera l'hôte de la cinquième conférence de reconstitution des ressources du fonds, le 16 septembre prochain. La quatrième conférence s'était tenue à Washington en 2013.

En annonçant la nouvelle aide canadienne, le premier ministre Justin Trudeau a souligné lundi que la promesse de contribution pour 2017 à 2019 représente une augmentation de 20 pour cent pour le Canada. «Leur travail est tellement important. Il sauvent réellement des vies à tous les jours», a-t-il insisté.

Le premier ministre a également annoncé le lancement d'une campagne sur les médias sociaux, campagne qui vise à sensibiliser un plus grand public, particulièrement les jeunes, à l'impact de ces trois maladies.

Dans les 14 dernières années, le Canada a contribué à hauteur de 2,1 milliards $ au Fonds mondial. Ottawa calcule avoir appuyé des programmes dans 140 pays, des programmes qui ont fourni un traitement contre la tuberculose à des millions de personnes et un traitement antirétroviral contre le VIH à des millions d'autres.

Le Fond mondial a également distribué 500 millions de moustiquaires comme outil de prévention du paludisme.

Aux yeux du premier ministre, l'éradication de ces maladies ne passe pas uniquement par l'accès aux soins et aux médicaments pour les victimes, mais également par la diminution des inéquités sociales. «Il faut aussi regarder à réduire les inégalités qui existent à l'intérieur des communautés et sociétés, et l'une des ces grandes inégalités est celle entre les sexes», a-t-il fait valoir.

M. Trudeau a fait cette annonce au cours d'une discussion à laquelle ont notamment prit part des ministres de la santé de pays en développement, une jeune rwandaise atteinte du VIH et de la truberculose, et des acteurs de la sphère privée, comme Melinda Gates.

Pour la ministre du Développement international, Marie-Claude Bibeau, même si des progrès ont été accomplis dans la lutte contre ces trois maladies, beaucoup reste encore à faire. «Des millions de vies sont encore en jeu et terminer le travail est à notre portée», a-t-elle noté.

Dans un communiqué, Bono, chanteur de U2 et cofondateur de la Campagne ONE à laquelle est associée le Fonds mondial, a salué l'engagement du gouvernement Trudeau. «Les cas de sida, la tuberculose et le paludisme sont en augmentation et pour arriver à en contrôler l'incidence, les dirigeants mondiaux devront s'atteler à la tâche, tout comme vient de s'y engager Justin Trudeau», a-t-il écrit. Il est d'avis que le «rôle de chef de file du Canada est essentiel».