Nouvelle tuile pour le Nunavik : un parasite intestinal commun dans les pays en voie de développement tropicaux s'y est installé depuis quelques années. Cryptosporidium hominis est responsable d'une épidémie qui a fait une cinquantaine de malades en 2013-14 dans le nord du Québec, selon une nouvelle étude montréalaise.

« Nous avons été très surpris de découvrir cette souche de cryptosporidium dans l'Arctique, car on la retrouve habituellement dans des pays en développement plutôt qu'en Amérique du Nord », a indiqué par voie de communiqué l'auteur principal de l'étude, Cédric Yansouni, qui est directeur adjoint du Centre des maladies tropicales J.D. MacLean au Centre universitaire de santé McGill.

Ces dernières années, plusieurs études ont avancé que les changements climatiques permettraient à des parasites de remonter vers le nord, à la faveur de la fonte de la banquise arctique. Des épidémies ayant tué des centaines de phoques dans l'est de l'Arctique canadien et en Alaska ont été liées à ce phénomène. Mais les auteurs de l'étude montréalaise publiée aujourd'hui ne font pas de lien avec les changements climatiques.

L'étude, publiée dans la revue PLoS Neglected Tropical Diseases, a détecté le cryptosporidium dans 51 des 283 patients examinés. L'épidémie a touché 0,42 % de la population et 1,3 % des enfants de moins de cinq ans. Les patients provenaient de plusieurs villages, mais les chercheurs n'ont analysé l'eau que d'un seul village, qui ne contenait pas de parasites, ce qui exclut ce mode de transmission.