Des ressources qui hébergent à domicile des personnes âgées ou ayant des déficiences physiques ou intellectuelles dénoncent l'actuel système de classification du ministère, qui veut que lorsque l'état d'un «client» s'améliore, leur revenu baisse.

Le Regroupement des ressources résidentielles adultes (RESSAQ), qui représente 1250 membres, a déposé mardi une pétition de 2537 noms à l'appui de sa cause.

Il espère rencontrer la ministre déléguée à la Réadaptation, à la Protection de la jeunesse et à la Santé publique, Lucie Charlebois, pour lui faire part de ses récriminations face aux effets pervers de ce système de classification sur la rétribution des ressources.

«Dans n'importe quel autre domaine de travail, normalement quand tu fais du bon travail avec un client ou pour une compagnie, ils vont te rémunérer en conséquence. Nous, c'est le contraire. Si ton client va de mieux et mieux et que tu as réussi à faire un rétablissement avec lui, à ce moment-là ta cotation baisse», a critiqué au cours d'une entrevue, mardi, le président du RESSAQ, Réjean Simoneau.

La cotation est la cote attribuée au client et, plus celle-ci est élevée, plus il est évalué comme ayant besoin de soins et services, donc plus la rétribution versée à la ressource sera élevée.

M. Simoneau dit craindre que certaines ressources aillent jusqu'à fermer devant cette diminution de revenu. Selon lui, la baisse peut atteindre 20 $, voire 40 $ par client par jour. «Pour une année, ça peut être des milliers de dollars», a-t-il avancé.

Il affirme que ses membres ne peuvent pas non plus compenser le manque à gagner en acceptant d'héberger un plus grand nombre de clients. «Non, parce que chaque ressource a un contrat qui est signé et là-dedans, il y a un nombre de chambres qui est déterminé. Si vous avez six chambres et que vos six chambres sont complètes, à ce moment-là vous ne pouvez rien faire; vous ne pouvez demander d'avoir un septième ou un huitième client», a-t-il dit.

En conséquence, le président du RESSAQ demande au ministère de geler les montants actuellement versés aux ressources.

Il souhaite aussi pouvoir participer à un comité de réflexion pour revoir le guide de classification qui sert à déterminer les besoins en soins et services des clients et, en conséquence, la rétribution des ressources.