Les deux nouvelles buanderies d'hôpitaux qui seront construites à Québec et dans Lanaudière seront publiques, a annoncé cet après-midi le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette.

« Après avoir confié une étude à des experts afin de faire la comparaison entre les projets du secteur public et du secteur privé, les résultats présentés confirment que les projets du secteur public sont plus rentables », a déclaré le ministre.

Aux prises avec des installations vétustes, les régions de Québec et du nord de Lanaudière avaient décidé il y a cinq ans de rénover leurs deux buanderies publiques desservant les établissements de santé. À son arrivée au pouvoir, le ministre Barrette avait annoncé que des appels d'offres seraient réalisés pour ces projets, soulevant l'ire des syndicats qui s'inquiétaient de la privatisation de ces installations, où travaillent 200 personnes.

Dans un communiqué diffusé cet après-midi, le ministre Barrette explique qu'une analyse des projets et des coûts d'impacts d'un transfert des activités du public vers le privé a été réalisée en parallèle au processus d'appel d'offres. « Le but de l'exercice était de comparer en toute objectivité les modèles privé et public, pour ainsi nous assurer de choisir la meilleure offre, à moindre coût, et permettre un gain net pour le contribuable. Cet exercice a permis aux deux buanderies publiques d'optimiser leurs projets respectifs, ce qui ne se serait pas produit sans un pareil contexte concurrentiel », estime le ministre.

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) n'a pas tardé à se réjouir de l'annonce du ministre. « Nous saluons la décision du ministre Barrette et nous sommes heureux qu'il en arrive à la même conclusion que nous, les services publics sont les meilleurs pour répondre aux besoins du réseau de la santé et des services sociaux », affirme Jacques Létourneau, président de la CSN.

Processus remis en cause

Buanderie Blanchelle, une entreprise privée qui offre des services de buanderie dans le secteur de la santé au Québec, dit pour sa part « questionner sérieusement la validité du processus qui a mené à l'annonce (...) alors que de meilleurs services sont disponibles à de meilleurs prix dans le secteur privé. »

La CSN reconnaît elle-même avoir bénéficié d'un avantage en obtenant que le calcul de la facture totale inclue les dépenses qu'auraient obligé une privatisation, notamment les coûts pour replacer des employés qui bénéficient de la sécurité d'emploi et les autres compensations à verser aux employés; ces coûts sont inexistants avec la décision annoncée jeudi.

Dans un communiqué, le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, affirme que «les résultats présentés confirment que les projets du secteur public sont plus rentables.»

L'analyse des modèles d'affaires de Partagec et de Lavérendière, a été réalisée de manière indépendante par la firme Raymond Chabot Grant Thornton (RCGT) et l'appel d'offres auprès des entreprises privées a été réalisé par le Groupe d'approvisionnement en commun de l'Ouest du Québec.

- Avec La Presse Canadienne