Le Canada protège bien mal ses citoyens sur le plan de la salubrité alimentaire et le pays est loin d'être à l'abri d'une épidémie causée par des aliments contaminés, estiment les inspecteurs en alimentation.

Pratiquement sept inspecteurs canadiens sur dix croient que l'éclosion d'une contamination alimentaire majeure est probable, révèle un sondage commandé par leur syndicat. À peine 15 % croient qu'une contamination est peu probable. Et la situation est particulièrement critique dans les usines de viandes.

« Ça confirme ce que l'on entend sur le terrain », dit Bob Kingston, président du syndicat Agriculture dont 2712 membres travaillent pour l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA).

Selon M. Kingston, cette situation est critique et elle s'explique en partie par le nombre de postes non pourvus à l'Agence, ce qui crée un manque d'effectif. Plus de la moitié des inspecteurs disent qu'il manque de personnel pour « assurer la conformité aux exigences de salubrité des aliments ».

Les règlements canadiens demandent notamment qu'un inspecteur soit présent dans les usines de viandes dans certaines conditions. Or, cela n'est pas possible, disent plus des deux tiers des répondants.

L'ACIA n'est pas d'accord avec ces conclusions. « Il n'y a eu aucune réduction du nombre d'inspecteurs dans les établissements de traitement des viandes », précise l'Agence dans un communiqué.

EN PRÉVISION DU BUDGET

Les résultats du sondage Abacus sont dévoilés durant la semaine précédant le dépôt du budget fédéral. Les libéraux ont promis un investissement de 80 millions dans l'inspection des aliments lors de la dernière campagne électorale, rappelle le syndicat Agriculture. « Nous comprenons que c'est une période difficile pour l'économie, dit Bob Kingston, mais nous espérons que le gouvernement sait que la salubrité alimentaire ne peut pas attendre le prochain budget. »