Le pneumologue Robert Boileau du Centre hospitalier de l'Université de Sherbrooke (CHUS) vient de se faire imposer une radiation de quatre mois par le Conseil de discipline du Collège des médecins pour avoir négligé de faire un suivi auprès d'un patient, décédé depuis, dont les radiographies révélaient la présence d'une tumeur anormale.

En 2009, un patient du Dr Boileau a subi des radiographies pulmonaires révélant la présence de «lésions suspectes de néoplastie maligne». Le radiologiste qui avait effectué les tests recommandait plus d'investigation auprès de ce patient, ce qu'a négligé de faire le Dr Boileau, «retardant ainsi la prise en charge de cette condition médicale grave», est-il écrit dans la décision du Conseil de discipline.

Le Dr Boileau, qui pratique depuis 1980 et qui avait jusqu'à maintenant un dossier vierge, a dit à maintes reprises avoir pris connaissance du rapport de radiographie, «mais ne pas en avoir pris conscience».

Pour le Conseil de discipline, le Dr Boileau «ne reconnaît toujours pas sa faute». «L'intimé après des mois de procédures en est au même point que lors du dépôt de la plainte et de sa contestation», écrit le Conseil de discipline dans sa décision.

Le Dr Boileau a «décidé de se sanctionner lui même», en annonçant sa retraite pour le 1er janvier 2016 et en décidant d'aller travailler pour la CSST. «Cette façon de procéder est inadmissible et seul le Conseil peut décider ce qui sera bénéfique pour assurer la protection du public en l'espèce», est-il écrit dans la décision.

«La façon d'agir de l'intimé laisse entrevoir que ce dernier est le seul à détenir la vérité et que, malheureusement, personne, pas même son Conseil de discipline, ne peut lui faire prendre conscience et admettre sa responsabilité. Cette façon de faire n'est pas la bonne pour faire preuve de repentir», écrit le Conseil, qui lui impose une période de radiation de quatre mois.