Les patients qui ont bénéficié d'une greffe d'organe courent jusqu'à trois fois plus de risques que la population en général de mourir du cancer, selon des chercheurs ontariens.

Leur étude, menée auprès de 11 000 greffés en Ontario sur une période de 20 ans, révèle que près d'un patient sur cinq est mort d'une forme ou d'une autre de cancer. De plus, les enfants qui avaient reçu une transplantation d'organe couraient plus de risques que les greffés de plus 60 ans.

Selon la docteure Nancy Baxter, qui a dirigé l'étude, ces risques seraient notamment attribués aux immunodépresseurs, ces médicaments administrés à la suite d'une greffe pour que le corps du receveur ne rejette pas le nouvel organe «étranger». Les immunodépresseurs contribuent non seulement à une hausse des risques de cancer mais aussi à une hausse de leur gravité, conclut l'étude.

C'est le cancer de la peau qui arrive en tête de liste des cancers mortels les plus fréquents chez les greffés: les patients qui ont subi une transplantation courent 30 fois plus de risques d'en mourir que la population en général.

C'est pourquoi il est crucial pour ces patients d'éviter à tout prix le soleil et de subir des dépistages réguliers, rappelle la docteure Baxter, chirurgienne oncologue à l'hôpital St.Michael de Toronto.

Mme Baxter soutient d'ailleurs que les greffés devraient faire l'objet d'une attention particulière en matière de prévention et de dépistage des cancers en général.

«Nous recommandons aussi aux professionnels de la santé qu'ils conseillent à ces patients de prendre toutes les précautions possibles pour réduire les facteurs de risque, tels l'exposition au soleil, le tabagisme, l'alcool, la malbouffe et la sédentarité.»

Les résultats de l'étude sont publiés dans l'édition de jeudi de la revue Oncology, de l'Association médicale américaine.