Une nouvelle étude publiée ce matin dans le New England Journal of Medicine démontre que mettre en place un programme de prophylaxie préexposition pour réduire la transmission du VIH a une efficacité de 86%.

«Si un tel programme était implanté au Québec, nous pourrions éliminer la transmission du VIH d'ici quelques années », estime la Dre Cécile Tremblay, microbiologiste infectiologue et chercheuse au Centre de recherche du Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CRCHUM).

L'étude, menée en partie par la Dre Tremblay, a été réalisée auprès d'un groupe de 400 hommes ayant eu plus de deux partenaires sexuels masculins depuis six mois et n'utilisant pas régulièrement le condom. De cette cohorte, 50 participants habitent le Québec.

Chacun de ces participants était suivi par l'équipe de la Dre Tremblay et se faisait offrir un traitement de prophylaxie à la demande. « Ils devaient prendre leur traitement 24 heures avant d'avoir une relation sexuelle non protégée. Ils ne prenaient pas la médication en continu», explique la Dre Tremblay.

Ces patients visitaient leur médecin aux deux semaines et se faisaient tester pour le VIH, mais aussi pour d'autres infections transmissibles sexuellement.

Selon l'étude, l'efficacité de ce traitement de prophylaxie a été de 86%. Pour la Dre Tremblay, le Québec devrait aller de l'avant avec une stratégie de prophylaxie préventive combinée à des actions pour améliorer le dépistage.

« D'autant plus que différentes études ont démontré que la prévention était bien moins coûteuse pour les systèmes de santé que les traitements », dit-elle.

La Dre Tremblay rejette les critiques voulant que les personnes à risque de contracter le VIH deviennent plus insouciantes en ayant accès à un traitement de prophylaxie préventive, aussi appelé PREP. « La réalité, c'est que ça ne déresponsabilise pas du tout. Ce traitement s'adresse à des gens qui se savent à risque et qui ne contrôlent pas bien la gestion du risque. La prophylaxie les protège en attendant qu'ils stabilisent leur vie. Pour plusieurs, cette période est temporaire», dit-elle.

• Coût à vie d'une infection par le VIH: entre 448 000$ et 690 000$

• Nombre de nouvelles infections au VIH par année au Québec: 400